Ile-de-France: près d'un millier de chantiers SNCF prévus cette année

Les usagers des transports en commun franciliens doivent s’attendre à une année 2022 ponctuée d’innombrables perturbations. Le calendrier des travaux programmés par la SNCF ces prochains mois fait état de près d'un millier de chantiers d’ici la fin de l’année rien que sur le réseau Transilien.

Aiguillages à changer, voies à renouveler, travaux d’accessibilité... Près d'un millier de chantiers attendent les usagers franciliens d’ici la fin de l’année sur le réseau SNCF. La priorité de l'entreprise est la modernisation des infrastructures ferroviaires pour améliorer le train de vie des plus de 3 millions de voyageurs quotidiens dans la région.

Des interventions indispensables, assure la SNCF. Ainsi 170 aiguillages doivent être changés, 50 nouveaux doivent être posés et 100km de voies doivent être renouvelées cette année.

Si autant de travaux sont prévus cette année c'est à cause des retards pris dans le chantier du Grand Paris Express, mais également à cause de la crise sanitaire. Plus récemment, d'autres travaux sont venus se rajouter sur le RER B, à cause des pannes de caténaires. Alors la SNCF a décidé d'accélerer les choses en 2022, car tout doit être prêt pour les Jeux Olympiques de 2024.

Une vingtaine de gares en chantier

Une vingtaine de gares sont concernées par des travaux d'accessibilité pour faciliter l'accès au quai aux personnes à mobilité réduite ou transportant une poussette. C'est le cas à Saint-Quentin-en-Yvelines, où passe le RER C et les lignes N et U du Transilien.

La gare sera fermée les week-ends du 16 au 18 avril, du 23 au 24 avril et du 30 avril au 1er mai. Ces lignes seront très impactées les week-ends en avril, des bus de substitution seront mis en place.

Du côté du RER C, les usagers devront supporter une nouvelle fois les travaux d'été, pourtant débutés en 1996. La SNCF reconstruit actuellement le souterrain érodé par les sorties de lit de la Seine. A noter que la gare de Saint-Michel Notre-Dame à Paris sera fermée à compter du 20 août et jusqu’à la fin de l’année 2022 car des travaux de rénovation vont y être entrepris.

Du côté du RER C, les usagers devront supporter une nouvelle fois les travaux d'été, pourtant débutés en 1996. © BFM Paris

L'axe nord très touché

L'axe nord, c'est-à-dire la zone comprise entre Roissy-Mitry-Goussainville et Saint-Denis sera le parent pauvre en 2022. Car cette année, les usagers cet axe vont être très impactés. De nombreux travaux sont prévus ces prochains mois. Une voie de retournement doit être créée au Bourget, les rails et le ballast entre La Plaine et Aulnay doivent être remplacés et enfin l'interconnexion entre les futures lignes 16 et 17 du Grand Paris Express et le RER B est actuellement en construction.

Conséquence de tous ces travaux sur le RER B, depuis lundi et jusqu'au 29 avril prochain, en direction de l'aéroport CDG ou de Mitry-Claye, les trains s'arrêtent tous les soirs à 22h45 avec pour terminus Châtelet-les-Halles.

Jusqu'au 29 avril prochain, en direction de l'aéroport CDG ou de Mitry-Claye, le RER B s'arrête tous les soirs à 22h45 et a pour terminus Châtelet-les-Halles. © BFM Paris

Autre complication pour les usagers, les travaux du CDG express pour relier Roissy à la gare de l'Est ont repris autour de Mitry, en Seine-et-Marne. Le gros des travaux doit être concentré en 2023 avant les Jeux Olympiques, alors que l'ouverture du train rapide censé relier Paris à l'aéroport de Roissy est reportée d'un an, à fin 2026.

Des travaux de voirie vont également venir perturber le trafic francilien, comme la construction d'une passerelle à Saint-Denis-Pleyel ou d'un échangeur sur l'A86 qui se situera au-dessus du RER D et de la ligne H.

Des perturbations tout au long de l'année, un problème pour les associations

Arnaud Bertrand, président de l'association Plus de Trains, regrette que les travaux engagés par la SNCF pour moderniser le réseau, soient étalés sur neuf mois. "Evidemement, il faut faire ces chantiers de modernisation, on a trop de pannes depuis trop longtemps sur le réseau" explique le président de l'association, invité de BFM Paris ce mercredi.

"Pour beaucoup de voyageurs ça veut dire qu'il y a des lignes sur lesquelles deux soirs sur trois jusqu'à la fin de l'année, vous allez avoir des interruptions tôt. Ca va être l'enfer, ça veut dire prendre des bus, souvent plein pour faire 20km. Quand on habite en grande courronne, c'est très difficile", estime Arnaud Bertrand.

Il réclame une nouvelle approche de ces chantiers pour moins impacter le quotidien des Franciliens. "On fait un parallèle avec la RATP, qui exploite des métros et des RER. Vous observerez que c'est extrêmement rare que le réseau soit fermé le soir ou le week-end. Ca l'est parfois, par exemple le RER A l'a été certains été. Quand il le faut ils ferment trois semaines, ils font plein de travaux et ensuite ils rouvrent et c'est fini pour l'année". Arnaud Bertrand juge qu'il y a "un problème de méthode".

Dans une vidéo explicative postée sur YouTube, la SNCF explique que si les travaux sont étalés sur le temps, c'est parce qu'ils sont concentrés la nuit ou pendant les vacances scolaires et les longs week-ends. "Pour que les voyageurs puissent se déplacer chaque jour". Car selon l'entreprise, réaliser d'un seul coup tous les travaux nécessaires sur le réseau francilien prendrait "2 ans et demi non-stop" avec pour conséquence l'arrêt total des trains.

Jean-Baptiste Graziani et Alicia Foricher