BFMTV
Paris Île-de-France

Île-de-France Mobilités s'inquiète du rapport administratif sur les besoins de financement du réseau

Le quai de la station Saint-Lazare, sur la ligne 14 du métro parisien. (Photo d'illustration)

Le quai de la station Saint-Lazare, sur la ligne 14 du métro parisien. (Photo d'illustration) - François Guillot - AFP

L'autorité organisatrice des transports en Île-de-France se dit inquiète après la remise d'un rapport demandé par le ministre des Transports.

L'administration "minore les besoins de financement" des transports en Île-de-France, a accusé lundi l'autorité organisatrice de ces transports (IDFM), menaçant de nouveau de ne pas ouvrir les nouvelles lignes prévues pour les Jeux olympiques de 2024.

Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, avait saisi l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) en janvier afin de trouver "une trajectoire de financement pérenne" pour IDFM.

Des chiffres "minorés"

D'après le rapport de l'administration, que l'AFP et BFM Paris Île-de-France ont consulté, Île-de-France Mobilités aurait besoin d'"autour de 500 millions d'euros à court terme et de l'ordre de 1,5 milliard d'euros à horizon 2031".

IDFM, présidée par Valérie Pécresse, estime quant à elle qu'il lui manquera 800 millions d'euros dès l'année prochaine en raison de la mise en service de nouveaux équipements -prolongement des lignes 11 et 14 et du RER E- et de l'offre supplémentaire de transports liée aux Jeux olympiques.

Ce trou dans le budget atteindrait 2,6 milliards en 2031, date de l'achèvement du Grand Paris Express, en l'absence de recettes nouvelles, toujours selon IDFM. D'après l'autorité, l'estimation de l'administration est "minorée" parce qu'elle prendrait en compte "une hausse du Pass Navigo, qui n'a pas été négociée (...), ni votée".

Le rapport suppose en effet que les tarifs pour les usagers évolueront au même rythme que l'inflation. Or IDFM "refuse absolument des scénarios reposant sur des hausses abracadabrantesques des tarifs (...) qui seraient socialement insupportables".

Fin décembre, Valérie Pécresse avait dû augmenter fortement le prix du ticket et du Pass Navigo pour boucler son budget, après des mois de bras de fer pour obtenir une aide du gouvernement.

Une hausse du versement mobilité écartée

Le rapport exclut aussi une hausse du versement mobilité (VM), dont le taux "est le plus élevé de France". Cette taxe pèse sur les entreprises franciliennes de plus de 11 salariés et représente 50% des recettes d'IDFM.

L'IGF et l'IGEDD tablent d'ailleurs sur un meilleur rendement de cette taxe à horizon 2035, "11% supérieur à la trajectoire prévue par IDFM". Mais pour IDFM, sans hausse du versement mobilité, il n'y aura "pas d'équilibre d'exploitation possible des nouvelles lignes."

"Nos hauts fonctionnaires pondent un rapport qui au mieux ne sert à rien et au pire est une insulte pour tous ceux qui travaillent sur le sujet depuis des années", a réagi l'administrateur d'IDFM et président de l'Essonne, François Durovray (LR).

IDFM a réitéré sa menace de ne pas exploiter en 2024 les nouvelles infrastructures de transport, dont le prolongement de la ligne 14, pourtant essentielle pour les JO.

A.T. avec AFP