Île-de-France: des centaines d'élèves et étudiants sans affectation depuis la rentrée

Pendant que des millions d'élèves retournaient sur les bancs d'écoles la semaine dernière, eux restaient à la maison. Des centaines de jeunes Franciliens se sont retrouvés sans collège, ni lycée ou université à la rentrée.
Un dispositif "SOS Rentrée" dans le Val-de-Marne
Difficile aujourd'hui d'établir des chiffres exactes, leur nombre "évoluent très rapidement", expliquaient l'inspection académique des Hauts-de-Seine dans Le Parisien jeudi dernier. Toutefois, à la même date, l'académie de Paris évoquait une centaine de collégiens sans solution uniquement dans la capitale, tandis que la FCPE en comptait 190. La fédération des parents d'élèves dénombrait par ailleurs 264 lycéens concernés à Paris.
Autre indicateur, dans le Val-de-Marne, le dispositif "SOS Rentrée" qui aide les élèves sans affectation, a enregistré une hausse des dossiers de 38% cette année. "On a reçu 397 demandes, il nous reste 346 dossiers non réglés", explique Thomas, qui accompagne ces jeunes.
Karim fait partie de ceux-là. Depuis deux ans, il est à la recherche d'un BTS. Malgré ses multiples appels, il n'a jamais eu de réponse. "J'essaye tout de même d'aller sur place pour déposer des CV et des lettres de motivation. La plupart du temps, on nous dit qu'il n'y a plus de places et qu'il faut voir ailleurs", explique l'étudiant.
Comment expliquer ces chiffres
Des élèves sans affectation, ce n'est pas une surprise en Île-de-France, le phénomène a lieu chaque année. Mais leur nombre est plus important que les autres années, admet auprès du journal Le Monde le rectorat de Paris. Il s'agit là d'une des conséquences indirectes de l'épidémie de Covid-19.
A Paris, le rectorat évoque ainsi "une plus grande bienveillance" en conseil de classe à l'égard de certains élèves plus fragiles après quasiment un trimestre de cours à distance. Au total, 300 élèves supplémentaires devaient faire leur rentrée en seconde générale et technologique cette année dans la capitale, selon le quotidien du soir .
Les établissements franciliens ont également absorbé le retour de familles expatriées, rentrées en raison de la pandémie, tandis qu'un certain nombre de collégiens du privé ont fait leur retour dans le public pour des raisons économiques.
Les doubles inscriptions privées-public sont par ailleurs un des autres facteurs ayant ralenti l'affectation de certains élèves. Auprès de La Croix, l'académie de Paris assure perdre "1000 élèves entre l'affectation et le constat en octobre" en seconde. Enfin, dans l'académie des Hauts-de-Seine, on met en avant les nombreux déménagements durant l'été que l'Education nationale aurait eu du mal à traiter.