"Pas de réponse miracle": la préfète de l'Essonne fait le point sur les rixes après le meurtre de Sékou

Frédérique Camilleri, préfète de l'Essonne et ancienne préfète des Bouches-du-Rhône, le 26 juin 2023, à Marseille. - Ludovic MARIN / POOL / AFP
Deux jours après la mort de Sékou, 17 ans, poignardé lors d’une rixe à Yerres (Essonne), la préfète du département, Frédérique Camilleri, assure que la lutte contre les violences et les affrontements entre bandes avance, mais qu'il n'existe pas de "réponse miracle" face à ce phénomène.
"Il y a encore un gros travail pour casser la dynamique des rixes. Il y a de bonnes initiatives, le travail engagé depuis de nombreuses années commence à faire son effet. C’est très fragile, mais on va vers le mieux", tente-t-elle de rassurer dans Le Parisien.
"On était sur un trait de diminution sur l’année 2025, avec un total de neuf rixes début mars, un chiffre plutôt faible comparé à la normale", ajoute Frédérique Camilleri.
Toutefois, la semaine précédant la mort de Sékou, la situation avait été jugée préoccupante, au point que des renforts de CRS avaient été déployés pour apaiser les tensions. "Le calme était revenu ce week-end", avant le drame, assure la préfète.
Des protocoles "efficients"
Dans le même temps, ce lundi, une réunion se tenait en préfecture sur la problématique des rixes. Celle-ci "était organisée après les événements de la semaine dernière, où on avait constaté une recrudescence des rixes après un début d’année plutôt calme".
Lors de cette réunion, "tout le monde s’est accordé pour dire que les protocoles étaient efficients. Les alertes, les boucles Tchap… Chacun sait qui appeler en cas de problème. On a ainsi évité pas mal de rixes grâce à l’intervention des forces de l’ordre qui ont pu disperser les attroupements, et éviter des blessures graves", souligne la préfète.
Selon la préfète, "le travail est en cours" avec les services de police qui sont notamment "en train de rassembler des infos sur les personnes ayant pris part à des rixes, qui ne sont pas encore poursuivies car pas interpellées, mais dont on sait qu’elles appartiennent à telle ou telle bande".
"La question des moyens ne se pose pas"
Sur la question des moyens alloués aux effectifs de police, la préfète assure qu'"à chaque information reçue, on est en mesure de mettre en place des dispositifs dissuasifs", et rejette donc quelconque remise en cause de "la réponse policière".
"Quand il y a besoin de renforts, on les a immédiatement: lundi, la CRS 8 est arrivée en un quart d’heure à Yerres pour ramener le calme", rappelle-t-elle.
Ainsi pour Frédérique Camilleri, "la question des moyens ne se pose pas sur cette problématique car on est présents quand il le faut". Ce sont plutôt les axes préventifs et juridiques qui sont à ses yeux les défis majeurs du sujet.
"La question, c’est la prévention. C’est comment on fait pour être plus efficace sur la prévention. (...) Il y a aussi, et le procureur l’a rappelé, la question de la justice pénale des mineurs. On a aujourd’hui une politique pénale et un droit qui ne permet pas de faire la même chose pour les adolescents que pour les adultes, il faut en tenir compte", lance la préfète.