BFMTV
Essonne

Rixe en Essonne: ce que l'on sait de la mort de Sékou, 17 ans, tué par arme blanche devant un lycée à Yerres

placeholder video
Sékou, âgé de 17 ans, a été mortellement poignardé dans une rixe où une dizaine de jeunes ont été impliqués, à Yerres (Essonne), ce lundi 24 mars. Six interpellations ont eu lieu après les faits.

Un lycéen, âgé de 17 ans et nommé Sékou, est mort, ce lundi 24 mars, poignardé lors d'une rixe impliquant une dizaine de jeunes à la sortie des classes vers 16h30, devant le lycée des métiers Louis-Armand à Yerres (Essonne), a indiqué le parquet d'Évry.

• Six personnes interpellées

La victime a été retrouvée au sol par les secours. Le jeune, "extérieur au lycée", était conscient et porteur d’une plaie au niveau du dos, selon l'académie de Versailles auprès de BFMTV.

Après les faits, six personnes ont été interpellées. Elles ont été placées en garde à vue. Lors de la rixe, la dizaine de jeunes étaient munis de bâtons et d'un couteau, indique l'académie.

La CRS 8 a été déployée à Yerres et devrait y rester pour "plusieurs heures", a appris BFMTV. Le climat est électrique entre le quartier des Hautes-Mardelles de Brunoy et celui des Tournelles de Yerres, a appris BFMTV de source policière.

L'académie de Versailles va déployer ses équipes mobiles de sécurité (CAAEE) pour la journée de mardi, afin d'assurer la sécurisation de l'établissement et accompagner les équipes éducatives, a appris BFMTV. Les forces de l'ordre seront aussi sur place, alors que le proviseur va solliciter l'appui des brigades régionales de sécurité.

• Une réunion entre élus en préfecture

Invité sur BFMTV, Alexandre Touzet, vice-président du conseil départemental de l'Essonne est revenu sur ce tragique événement et sur le phénomène des rixes dans ce territoire.

"Depuis dix jours, on constate une hausse des rixes en Essonne et c'est pour ça qu'on avait programmé une réunion ce lundi", a-t-il indiqué à BFMTV. "On craint les matchs retour. Une fois qu'un territoire connaît une victime, le territoire concerné veut avoir sa vengeance", a-t-il ajouté.

Cette réunion, qui a eu lieu dans les locaux de la préfecture en même temps que les faits, a réuni des maires du département et les services de police et de gendarmerie sur la question des rixes, a appris BFMTV.

• La "consternation" de Retailleau

Alors qu'il était en déplacement dans le territoire de Belfort, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a réagi à la mort du lycéen. Le locataire de la place Beauvau a fait part de sa "consternation" face à cette rixe.

"Il faut des peines courtes de prison, dès qu'on a un délit suffisamment grave dans des prisons qui sont différenciées. On voit bien qu'il y a un ensauvagement des mineurs, un échec des familles, parfois l'échec de l'école. S'il n'y a pas de sanction, il y a pour certains mineurs un sentiment d'impunité", a-t-il déclaré.

"Ce sentiment, il faut le faire reculer, on ne le fera pas reculer avec de l'eau tiède. On le fera reculer en changeant de politique pénale. Sans doute, en modifiant les comparutions immédiates, l'excuse de minorité", a-t-il ajouté.

• L'émotion de la classe politique

Cette mort d'un adolescent dans une rixe n'a pas tardé à faire réagir les personnalités de l'ensemble de l'échiquier politique français. Le député (LFI) de la 8e circonscription de l'Essonne, Bérenger Cernon, a qualifié cet événement "d'agression d'une violence inouïe" avant de présenter ses condoléances à sa famille dans une publication sur X.

De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, ancien député de l'Essonne et ex-maire d'Yerres pendant 22 ans, a lui fait part de sa stupéfaction dans une vidéo où il est accompagné par l'actuel édile d'Yerres. "À la suite d’une rixe un adolescent de Brunoy poignardé à mort devant le lycée professionnel de Yerres. Un drame absolu", a-t-il écrit sur X. "Il ne faut pas qu'il y ait de la vengeance, car on va arriver à une série de catastrophes", a-t-il ajouté.

Olivier Clodong, maire Divers droite de Yerres, appelle sur BFMTV les jeunes à "ne pas ajouter de drame au drame".

Le département de l’Essonne demeure le plus touché avec 101 faits majoritairement dans les communes d’Évry-Courcouronnes, Draveil et Corbeil .

Sylvain Allemand