Meurtre de Louise: profil du suspect, altercation en ligne... Ce qu'il faut retenir des annonces du procureur

Le procureur de la République d'Evry Grégoire Dulin a pris la parole pour faire un point sur le déroulement de l'enquête ouverte après la mort de la jeune Louise.

Après l'ADN et les aveux, de nouveaux éléments viennent d'être dévoilés. Le procureur de la République d'Évry Grégoire Dulin s'est exprimé ce mercredi 12 février, soit cinq jours après le meurtre de la jeune Louise à Épinay-sur-Orge (Essonne).

Le principal suspect Owen L. est passé aux aveux et des traces de son ADN ont été retrouvées sur le corps de la victime.

• Louise "s'est opposée à son agresseur"

Grégoire Dulin est dans un premier temps revenu sur la journée du vendredi 7 février. La ligne téléphonique de la jeune Louise, qui avait fini les cours aux alentours de 13 heures, ne présentait plus d'activité à compter de 14h07. C'est à 1h50 du matin que le corps sans vie de l'adolescente a été retrouvé, elle était "habillée comme à son départ du collège".

"Aucune arme ou objet tranchant n'était retrouvé", a précisé le procureur, ajoutant que les "très nombreuses" plaies découvertes sur le corps de Louise témoignent de l'"extrême violence des coups portés".

De même, des "lésions de défense" montrent que Louise s'est "opposée à son agresseur". Après plusieurs gardes à vue dans les heures qui ont suivi le drame, les policiers sont "entrés en contact" avec un jeune homme qui présentait "des coupures" sur sa main droite. Il s'agit d'Owen L.

Édition Spéciale - Meurtre de Louise : Owen L. voulait “racketter” pour se “calmer” – 12/02

28:56

• Le suspect a eu une altercation sur un jeu vidéo avant le drame

Interpellé lundi soir, Owen L. a d'abord contesté toute implication. Il a toutefois avoué, au moment de la prolongation de sa garde à vue, avoir tué Louise. Disant "regretter" son geste, il a déclaré aux enquêteurs que, "très en colère" après une altercation en ligne sur le jeu vidéo Fortnite, il est sorti de son domicile avec sa doudoune "dans laquelle se trouvait habituellement, selon lui, un couteau de type Opinel".

Son intention était, selon lui, de "voler ou de racketter une personne pour se calmer". C'est peu de temps après être sorti de chez lui qu'il croise la jeune Louise qu'il "ne connaît pas". Il repère alors son téléphone portable autour de son cou.

"Il l'attirait dans le bois des Templiers sous le prétexte d'y avoir perdu un objet", a relaté le procureur.

Une fois seuls, il demande alors à fouiller les affaires de Louise, la menaçant avec un couteau. Celle-ci se met alors à crier selon Owen L. qui, "paniqué", fait tomber à terre Louise et lui porte plusieurs coups de couteau. "Il rentrait chez lui ensuite en courant, en empruntant un autre chemin", a précisé Grégoire Dulin. Après avoir été soigné par sa petite-amie, il lave ses vêtements à la javel avant de les jeter "dans une poubelle" avec l'arme du crime. Ils n'ont toujours pas été retrouvés, selon le procureur.

En outre, l'enquête a permis de déterminer que le 4 février, soit trois jours avant la mort de Louise, il avait déjà abordé une collégienne dans le même secteur, "prétextant avoir perdu son téléphone dans la forêt et avoir des problèmes de vue".

• Owen L. est décrit comme un jeune homme "violent, nerveux et agressif"

La sœur d'Owen L., auditionnée en qualité de témoin, avait déposé une main courante contre lui. Elle a décrit son frère devant les enquêteurs comme étant quelqu'un de "violent, nerveux, agressif et jouant de manière intensive aux jeux vidéo".

"Elle ne lui parlait plus depuis qu'elle avait subi des violences de sa part en avril 2023", a précisé le procureur.

Âgé de 23 ans, le suspect a toujours habité chez ses parents et "consacre la majeure partie de son temps libre à jouer aux jeux vidéo". Il a reconnu être pris par de violentes colères mais n'a jamais fait l'objet d'un suivi psychologique.

"Il lui arrivait aussi de quitter son domicile pied ou au volant de sa voiture pour se calmer", a ajouté le procureur.

• Le suspect s'est confié à sa petite amie, déferrée pour non-dénonciation de crime

Le jour du meurtre, la sœur d'Owen "avait entendu la petite amie de son frère pleurer dans la salle de bain et le mis en cause demander des pansements", explique le procureur.

Owen L. a avoué le crime à sa copine avant son arrestation, détaille Grégoire Dulin, procureur de la République d'Évry. Lui et sa petite amie ont été déférés en vue de leur mise en examen, pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans pour Owen L. et pour non-dénonciation de crime pour sa petite amie. Le parquet d'Evry a requis le placement en détention provisoire pour Owen L.

Les gardes à vue des deux parents du suspect, qui ont affirmé "n'avoir jamais eu connaissance de l'implication de leur fils dans la mort de Louise", ont quant à elles été levées.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV