Élisabeth Borne à Matignon: une bonne nouvelle pour la mairie de Paris?

Elisabeth Borne et Anne Hidalgo à Paris en 2015. - PATRICK KOVARIK / AFP
C'est une figure bien connue de la Ville de Paris qui a débarqué à Matignon en début de semaine. Élisabeth Borne, ancienne ministre des Transports ou encore du Travail, a effectué une partie de sa carrière dans l'administration parisienne avant sa nomination au gouvernement.
Au service de Bertrand Delanoë
D'abord passée par des cabinets ministériels socialistes, elle est ensuite restée plusieurs années au service de Bertrand Delanoë à la maire de Paris. De 2008 à 2013, elle a occupé le poste de directrice générale de l'urbanisme.
Durant cette période, elle a eu l'occasion de travailler sur plusieurs dossiers avec la première adjointe de Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, notamment sur l'extension du stade Roland-Garros.
Quelques années plus tard, lorsque Élisabeth Borne avait été nommée à la tête de la RATP, Anne Hidalgo, nouvellement élue maire de la capitale, avait accueilli cette nouvelle "avec enthousiasme", comme le rappelle Le Parisien.
Ce lundi, peu après l'annonce de l'arrivée d'Élisabeth Borne à Matignon, l'actuelle édile de Paris a tenu à adresser ses "félicitations républicaines", à la nouvelle Première ministre.
"Paris est engagée dans la planification écologique et la lutte contre les inégalités sociales. J’espère pouvoir trouver, au-delà de nos opinions, le chemin de l’écoute et de la coopération", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
"Une femme que nous appprécions"
Avec la nomination d'une personne familière de la municipalité, la mairie de Paris espère bien à l'avenir, travailler sur plusieurs dossiers en étroite collaboration avec la nouvelle Première ministre.
"Il se trouve que c’est une femme que nous connaissons bien et que nous apprécions", reconnaît le Premier adjoint à la Ville Emmanuel Grégoire auprès du Parisien.
Plusieurs dossiers concernant la mairie de Paris pourraient être portés à l'attention des services de la nouvelle cheffe de gouvernement dans les prochains temps, d'autant plus que la mairie de Paris s'est retrouvée en désaccord avec l'État sur certains sujets ces derniers mois.
Emmanuel Grégoire indique au Parisien qu'il espère que la nomination d'Élisabeth Borne sera "un facteur susceptible de faciliter le travail et de fluidifier les relations" entre les deux camps.
La question de la gestion des consommateurs de crack dans le Nord-Est de Paris est un dossier sur lequel la maire de Paris s'est opposée à la préfecture de police à maintes reprises au cours des derniers mois. Anne Hidalgo avait même annoncé en février dernier son intention de porter une action en justice pour "non-action de l'Etat".
Autre dossier épineux, la préfecture de police a récemment indiqué son opposition à un projet de restriction de circulation dans le secteur de la Tour Eiffel portée par la mairie de Paris dans le cadre du réaménagement autour du monument parisien.
Ce mercredi, après l'annonce de la mairie de Paris de vouloir transformer le boulevard périphérique, la préfecture de police a rappelé la nécessité pour la municipalité d'obtenir son accord. Ce dossier pourrait susciter de nouvelles discussions entre les représentants de l'État et la mairie dans les prochaines semaines.
Un directeur de cabinet ancien employé de la mairie de Paris
Lors de son passage au ministère des Transports, Élisabeth Borne avait déjà eu l'occasion de s'exprimer sur certains dossiers impliquant la mairie de Paris. Sur la question de la piétonnisation des voies sur berges, portée par la municipalité parisienne, la nouvelle première ministre avait apporté son soutien à Anne Hidalgo.
Interrogée sur RTL et LCI en 2018 sur la question, alors que le tribunal administratif venait d'annuler la piétonnisation, elle avait estimé que "le sens de l'histoire c'est de réduire la place de la voiture dans les villes".
"Je pense que remettre des voitures sur les voies sur berge, personne ne comprendrait autour de nous", avait-elle ajouté.
Elle avait malgré tout, légèrement égratigné la manière de faire d'Anne Hidalgo, rappelant qu'il faut sur ces sujets de "la concertation et de la pédagogie".
Dans les prochains mois, lorsque la mairie de Paris devra travailler avec les services de la Première ministre, elle pourra par ailleurs compter sur une autre tête connue de la Ville de Paris.
Aurélien Rousseau, ancien directeur de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, a été nommé directeur de cabinet d'Élisabeth Borne. Ce dernier est lui aussi passé par la mairie de Paris en tant que directeur adjoint de cabinet de Bertrand Delanoë. En 2014, Anne Hidalgo, fraîchement élue à la tête de la capitale, l'avait choisi comme secrétaire général adjoint de la mairie.