Crack à Paris: le préfet Didier Lallement tance la mairie dans un nouveau courrier

Didier Lallement - ludovic MARIN / POOL / AFP
Nouvelle passe d'armes entre la mairie et le préfet de police autour du jardin d'Eole. Après avoir critiqué la décision de la municipalité d'évacuer "sans concertation" les toxicomanes installés dans le jardin d'Eole, à Paris, le préfet de police Didier Lallement ne décolère pas, selon un courrier consulté par Le Parisien.
Sollicité par Nicolas Nordman, adjoint à la prévention et à la sécurité à la mairie de Paris, pour obtenir en urgence "des effectifs mobiles et dynamiques de police nationale" pour "contrôler et évincer les personnes qui stagnent" encore dans le quartier, le préfet lui a adressé une réponse sèche.
"Comme je l’avais moi-même signalé à la maire de Paris, cette extrême difficulté était prévisible à la suite de votre décision de fermer unilatéralement l’accès du jardin d’Eole aux consommateurs de crack", écrit le préfet Didier Lallement.
Anne Hidalgo contre un nouveau déplacement des toxicomanes
S'il assure rester vigilant pour éviter une "aggravation de la situation", le représentant de l'Etat a toutefois refusé de débloquer des effectifs policiers supplémentaires. Et il propose à nouveau un échange avec la Ville "pour trouver... un lieu alternatif adapté" afin d'éviter "une dispersion anarchique de ces toxicomanes".
Pour rappel, lors du dernier Conseil de Paris, Anne Hidalgo avait réitéré son opposition à un nouveau déplacement des consommateurs de crack dans un nouvel endroit, préférant la création de lieux de prise en charge adaptée avec notamment des salles de consommation encadrées.
"On ne peut pas nous dire qu'on ne tolèrera pas des salles de consommation encadrée dans lesquelles il y a un travail thérapeutique vis-à-vis des toxicomanes et nous dire que la solution serait un immense espace de non-droit, à ciel ouvert, pour le trafic de drogue et la consommation", avait-elle argumenté.
Présent, le préfet de police Didier Lallement avait expliqué que sa proposition de déplacer les consommateurs de crack n'était qu'une "solution intermédiaire" car la situation autour du jardin d'Eole ne pouvait durer "au-delà de quelques jours".