Cinémas UGC à Paris: un salarié met en cause la gestion des punaises de lit par la direction, l'entreprise répond

Tous les lieux recevant du public peuvent y être exposés. Depuis plusieurs semaines, les témoignages de particuliers et professionels affirmant être victimes de punaises de lit se multiplient en France. Dans les transports, dans les hôpitaux mais aussi dans les salles de cinéma.
A la fin du mois d'août dernier, une jeune femme a expliqué avoir été piquée après une séance au cinéma UGC de Bercy Village. Rapidement, d'autres témoignages de cinéphiles affirment également avoir vécu la même expérience dans ce cinéma du 12e arrondissement de la capitale.
Ce vendredi, un employé de l'entreprise, qui témoigne anonymement auprès de BFM Paris Ile-de-France, affirme que d'autres cinémas parisiens seraient confrontés à ces nuisibles. Il assure même que l'entreprise "trompe la clientèle".
La directrice "connaissait les sièges infectés"
Dans son témoignage, l'employé indique que c'est même la direction qui a demandé à ses salariés de "mentir aux clients".
"On sait par des collègues qui travaillaient à l'UGC Danton et Odéon que la directrice a demandé aux salariés de mentir aux clients qui poseraient la question sur la présence des punaises de lit. Il fallait leur dire qu'il n'y en avait pas, alors qu'il y en avait", indique-t-il.
"On sait aussi que la directrice, après l'intervention des chiens, savait précisément les fauteuils infectés. Visiblement, ça n'a pas été condamné ni fermé et pendant ce temps, on laissait la clientèle y aller", poursuit l'homme.
Une collaboratrice victime de punaises de lit?
Selon lui, une collaboratrice a également été infectée. "On sait qu'il y a une collègue qui a attrapé des punaises de lit sur son lieu de travail. La directrice a fait savoir à cette salariée que, comme elle avait attrapé des punaises sur son temps libre, les interventions et le coût de cette dernière ne seraient pas prise en charge par l'entreprise", affirme l'employé.
Et d'ajouter amèrement: "Ça vous dit vraiment la manière dont on traite les salariés en plus de nos clients".
Pour l'employé, les clients auraient dû être prévenus des avancements dans la désinfection des salles. "Ils auraient pu mettre une affiche en expliquant les opérations qu'ils mettent en place dans les salles, ce qui a été fait et pas encore. Ça c'est la transparence. C'est une fidélisation et un entretien de la confiance. Mais ce n'est pas le cas. C'est une gestion de crise dans l'urgence, dans le mensonge. Il faut que ça s'arrête", conclut-il.
UGC assure "prendre la problématique très au sérieux"
Contactée par BFM Paris Ile-de-France à la suite de ce témoignage, la société UGC précise qu'elle prend "très au sérieux la problématique des punaises de lit en investissant massivement depuis 2017".
Elle indique se doter des "meilleurs experts" en la matière en France. "Nous sommes accompagnés en permanence par Eco-Flair3, leader et pionnier dans le détection canine en France depuis 2010 et Rentokil4, leader des nuisibles partout en France", ajoute UGC.
Elle affirme avoir des procédures "claires et opérationnelles". "Nous traitons proactivement régulièrement le réseau UGC, jusqu’à une fois par mois pour les cinémas les plus exposés. Nous traitons aussi immédiatement au moindre signalement grâce à une procédure d'urgence avec la détection canine", rassure l'entreprise.
"Une fois que la présence est constatée et confirmée, les salles sont entièrement traitées à la vapeur sèche à 180°C, une pratique qui éradique immédiatement les punaises de lit", précise UGC qui ajoute confirmé la portée de ces interventions par un nouveau contrôle de chien renifleur.
L'entreprise évoque "un fléau"
Selon elle, les punaises de lit sont "un fléau" qui concerne l'ensemble des secteurs accueillant du public. "Ces investissements font probablement d’UGC l’une des entreprises les plus expertes et les mieux armées contre les punaises de lit en France, tous secteurs confondus", assure l'entreprise. Elle ajoute que ces investissements continueront tant que le fléau "ne sera pas éradiqué".
Concernant des cas d'infestation qui touche les collaboratrices et les collaborateurs, UGC contredit la version de son employé. "C’est pourquoi dès le 1er signalement d’un collaborateur, le directeur du réseau le contacte directement pour évaluer la situation au cas par cas", précise l'entreprise.
Pour elle, si le "risque zéro n’existe pas", la probabilité "d’emporter une punaise de lit chez soi est faible".
"Une punaise de lit ne s’accroche pas sur un individu, et n’est pas en capacité de voler ou de sauter. Les valises et les sacs sont en revanche plus propices au déplacement des punaises. S’il est avéré que le collaborateur a effectivement été au contact de punaises de lit sur son lieu de travail, et qu’il a pu en ramener chez lui, UGC prendra en charge, via ses prestataires, la détection et un traitement éventuel à son domicile", ajoute-t-elle.
Pour les collaborateurs confrontés à ces situations, l'entreprise tient à préciser qu'une "cellule psychologique" est disponible 24h/24h, de manière gratuite et anonyme.