Boualem Sansal: les soutiens de l'écrivain franco-algérien appellent à manifester à Paris mardi

L'écrivain algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu, conjointement avec l'écrivain français Hedi Kaddour, le Grand Prix du Roman, un prix littéraire décerné par l'Académie française pour un roman individuel, à l'Académie française à Paris le 29 octobre 2015. - FRANCOIS GUILLOT / AFP
Le comité de soutien français à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, appelle à manifester ce mardi 25 mars à Paris pour demander sa libération, en jugeant que les 10 ans de prison requis contre lui équivalent à une "condamnation à mort".
"Il appartient à toutes et à tous, citoyens engagés, militants des droits humains, amoureux de la liberté et acteurs culturels, de contrarier ce funeste dessein", écrit ce comité de soutien dans un appel publié par le journal La Tribune Dimanche.
Parmi les signataires figurent la présidente du comité, l'ancienne membre du Conseil constitutionnel Noëlle Lenoir, l'ancien ministre Jean-Michel Blanquer ou encore les écrivains Georges-Marc Benamou et Alexandre Jardin.
Emprisonné depuis le 16 novembre
Jeudi, le parquet algérien a requis 10 ans de prison ferme à l'encontre de Boualem Sansal, âgé de 80 ans selon son éditeur français Gallimard et accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie. Son cas a aggravé les tensions entre Paris et Alger.
L'accusation lui reproche des déclarations en octobre au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.
Le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d'Alger, rendra le 27 mars son jugement dans le procès de ce romancier connu pour ses critiques du pouvoir algérien et des islamistes, emprisonné depuis le 16 novembre à Alger, selon les médias Echorouk et TSA.
"Il est devenu, bien malgré lui, l'otage de cette relation devenue tourmentée entre Paris et Alger", écrit son comité de soutien.
"Force est de constater que la stratégie de dialogue discret et de méthodes 'douces' n'a, pour le moment, pas donné de résultat tangible", poursuivent les signataires.
Selon eux, la situation de M. Sansal "s'aggrave de jour en jour", en raison de "son enfermement" et "du cancer dont (il) est atteint".