Ado tué à Viry-Châtillon: quatre jeunes mis en examen pour assassinat

Quatre jeunes hommes ont été mis en examen pour assassinat dans la nuit de dimanche à lundi après la mort de Shemseddine, 15 ans, tabassé jeudi devant son collège de Viry-Châtillon pour un différend impliquant la soeur de deux d'entre eux, a annoncé le parquet d'Evry.
Deux des mis en cause (un majeur de 20 ans et un mineur) ont été écroués tandis que deux autres mineurs sont incarcéré provisoirement avant un débat contradictoire mercredi 10 avril, explique le procureur d'Evry Grégoire Dulin dans un communiqué.
En début de soirée, le parquet avait indiqué que ces quatre jeunes étaient poursuivis pour avoir roué de coups l'adolescent jeudi après-midi, devant le collège des Sablons. Pris en charge par les urgences et hospitalisé à l'hôpital Necker à Paris, l'adolescent est mort vendredi en fin d'après-midi des suites de ses blessures.
Trois des suspects sont connus de la justice
Selon les premiers éléments de l'enquête et les déclarations des mis en cause, cités par le procureur, les deux frères ont appris, plusieurs jours auparavant, que "leur soeur correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité".
"Craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle. Ils avaient ensuite appris que la victime se vantait de pouvoir librement parler avec leur soeur, n'ayant pas encore eu à subir de pression de leur part", a ajouté Grégoire Dulin.
Les deux frères, accompagnés de deux connaissances, se sont alors rendus jeudi au collège des Sablons, où ils ont croisé "de manière fortuite" Shemseddine, selon leurs dires cités par le magistrat.
Ils auraient demandé à l'adolescent de les suivre dans un hall d'immeuble pour avoir "une explication au sujet des propos qu'il tenait à l'égard de la jeune fille". "Le ton était monté et des coups avaient été portés, entraînant la chute de la victime", poursuit le procureur.
Le frère âgé de 20 ans aurait contacté les secours mais, "pour assurer leur fuite", affirme le parquet, il aurait donné "de fausses indications aux services de police en expliquant notamment qu'il avait vu plusieurs jeunes cagoulés s'enfuir à pied".
Le ministère public a requis le placement en détention provisoire de ces quatre jeunes, dont trois sont connus de la justice, à cause, a-t-il dit, des "risques de concertation et de pression sur les témoins, ainsi que du trouble majeur à l'ordre public suscité par l'extrême gravité des faits".