Ado tué à Viry-Châtillon: des échanges "sur la sexualité" entre la victime et la sœur de suspects à l'origine de l'agression

Des habitants regardent les fleurs déposées devant le collège des Sablons à Viry-Châtillon, en Essonne, le 7 avril 2024 - Emmanuel Dunand © 2019 AFP
L'enquête se poursuit. Deux jours après la mort d'un adolescent de 15 ans, violemment agressé le jeudi 4 avril à proximité de son collège par plusieurs personnes à Viry-Châtillon (Essonne), le procureur de la République d'Évry a apporté ce dimanche 7 avril des précisions quant aux circonstances ayant débouché sur la mort du jeune homme au lendemain de son passage à tabac.
Le parquet détaille que sur les cinq personnes déférées ce dimanche devant la justice, un majeur de 20 ans, trois mineurs de 17 ans et une mineure de 15 ans, quatre auraient directement participé au passage à tabac du jeune Shemseddine, trois font partie de la même famille.
"Trois de ces personnes étaient issues d'une même fratrie: le majeur de 20 ans, un des mineurs de 17 ans et la mineure de 15 ans", précise le procureur de la République.
"Le ton était monté et des coups avaient été portés"
Des échanges "sur la sexualité" entre la victime et la sœur de deux des quatre suspects seraient à l'origine de l'agression. Le majeur de 20 ans et son frère, l'un des mineurs de 17 ans, "craignant pour [la] réputation" de leur cadette (la mineure de 15 ans), auraient "enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle".
Le jeudi 4 avril, après que la victime se soit "vantée de pouvoir librement parler avec leur sœur, n'ayant pas encore eu à subir de pression de leur part", les deux frères accompagnés de deux connaissances (les deux autres mineurs de 17 ans), ont "croisé la victime, de manière fortuite selon leurs déclarations" à proximité du collège des Sablons.
"Ils avaient ensuite demandé à l'adolescent de les suivre dans un hall d'immeuble pour avoir une explication au sujet des propos qu'il tenait à l'égard de la jeune fille. Le ton était monté et des coups avaient été portés, entraînant la chute de la victime", décrit le procureur.
Présentées ce dimanche au tribunal judiciaire d'Évry, "le placement en détention provisoire des quatre" jeunes agresseurs présumés a été requis. "Une information judiciaire est ouverte des chefs d’assassinat à l’encontre des quatre jeunes hommes et d’abstention volontaire d’empêcher un crime à l’encontre de la mineure".
Trois de ces derniers étaient déjà connus défavorablement de la justice pour des condamnations allant du 1er février au 17 novembre 2023.