Cyclone à Mayotte: le décompte des morts toujours difficile

Les morts doivent être inhumés sous 24 heures, selon la religion musulmane, pratiquée par une large partie de la population de Mayotte. Un délai qui empêche une identification et un recensement efficace des victimes.

Un archipel qui panse encore ses plaies et des tombes creusées dans l'urgence. Près de deux semaines après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le nombre de victimes, qui pour l'heure est de 39 selon un dernier bilan officiel, est extrêmement difficile à chiffrer. Selon la religion musulmane, pratiquée par une large partie de la population de Mayotte, les morts doivent être inhumés sous 24 heures. De fait, il devient alors compliqué pour les autorités d'identifier et de dénombrer avec exactitude les victimes.

La préfecture locale a demandé une mission de recensement afin de réajuster ce chiffre qui semble particulièrement bas compte tenu des dommages provoqués par les intempéries.

"Quand on passe en voiture on voit des tombes récentes", a déclaré une habitante, interrogée par Mayotte la 1ere, à proximité d'un monticule de terre situé au bord d'une route nationale à proximité de la ville de Koungou. "De la route, j'en ai vu trois ou quatre mais j'ai préféré de pas regarder, on préfère regarder les vivants que les morts."

Après la diffusion de cette séquence sur BFMTV, jeudi 26 décembre, la préfecture de Mayotte a affirmé à Libération avoir "organisé une mission de vérification" sur ces lieux grâce à la gendarmerie nationale. "Il s’agit, de son compte rendu d’enquête de voisinage, d’un secteur connu pour abriter en temps normal des sépultures. La population interrogée sur place a informé les services de l’État que les personnes récemment enterrées étaient décédées de mort naturelle."

Un bilan toujours en évolution

Sur BFMTV ce lundi, le Premier ministre François Bayrou a estimé que le nombre de morts à Mayotte se comptera "en dizaines plutôt qu'en milliers."

Le nombre de blessés recensés s'établit par ailleurs à 4.136 blessés légers et 124 blessés graves, selon le ministère de l'Intérieur. Les dégâts engendrés par les vents violents de l'ouragan compliquent le travail de déblayage dans les quartiers précaires, majoritairement détruits.

"Par conséquent, cette difficulté nous conduit à être extrêmement prudents sur le nombre de victimes", expliquait à BFMTV François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte.

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