Un nouvel été étouffant à cause du réchauffement climatique? Le scénario le plus probable de Météo-France

Un thermomètre de pharmacie à Nîmes Le 19 juillet 2023 (photo d'illustration) - Sylvain THOMAS / AFP
Un été plus chaud que la moyenne? À l'heure où pense peut-être déjà à ses vacances d'été et où l'on s'imagine déjà sur la plage ou en terrasse, Météo-France donne ses estimations sur le temps des mois de juin, juillet et août. Le scénario le plus probable est que l'été soit 50% plus chaud qu'en moyenne à cette période de l'année, mais pas forcément plus sec, indique l'institut ce lundi 2 juin à BFMTV.com.
Cette tendance à un été plus chaud est notamment influencée par "le réchauffement climatique qui est à l'œuvre depuis une centaine d'années" et constitue désormais une "tendance élevée", indique Pierre Bonnin, climatologue à Météo-France, pour BFMTV.com.
Les tendances météo des trois prochains mois sont données en comparaison à la moyenne des températures établie entre 1976 et 2005. "Le climat s'est réchauffé depuis", rappelle Pierre Bonnin. Le scénario donné par Météo-France d'un été plus chaud est donc fréquent ces dernières années.
La Corse plus susceptible d'être au-dessus des normales
Si l'institut météorologique ne peut établir de tendances précises par région, il note une "tendance plus marquée" en Corse, où il estime qu'il y a "60%" de chances de plus que les températures soient au-dessus des normales de saison.
"Cela ne veut pas dire qu'il fera forcément plus chaud en Corse que dans le reste du pays", souligne Pierre Bonnin.
Les modèles étudiés donnent par ailleurs 50% de chances que la météo soit plus fraîche cet été pour tout l'Hexagone, contre 10% seulement en Corse. Il existe enfin 30% de chances que les températures soient conformes aux normales de saison.
Impossible de prévoir des vagues de chaleur
"C'est une évaluation moyenne des températures dans les prochains mois. On n'est pas en mesure de dire qu'il fera x degrés en plus ou en moins dans telle ville", précise le climatologue.
Ce scénario n'empêche pas qu'il y ait aussi pendant l'été "des séquences sensiblement plus fraîches", souligne-t-il.
Faut-il se préparer à des canicules? Impossible d'y répondre également dès ce début du mois de juin. "On arrive à voir les tendances seulement sur une quinzaine de jours pour les périodes de chaud, mais sans qu'on puisse forcément détecter les vagues de chaleur", note Pierre Bonnin. Il précise dans le même temps qu'"on peut avoir un trimestre plus chaud sans pour autant qu'on ait de canicule".
Pas d'El Nino au programme
Pour cet été, le climatologue indique que les scénarios ont été envisagés à partir de "signaux très faibles, ce qui est classique à cette saison".
De fait, les tendances météo sont plus faciles à établir l'hiver, une période qui subit notamment l'influence d'El Nino, ce phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales et donc le pic annuel est situé en hiver. Le climatologue précise que le phénomène ne sera "pas du tout" à l'œuvre dans les prochains mois.
Côté précipitations, la "variabilité spatiale" très forte, c'est-à-dire le caractère parfois très localisé des pluies empêche d'évaluer les précipitations à long terme.