"On ne peut rien faire": les images de la Charente inondée en attendant la décrue

Trois départements sont encore concernés par une vigilance orange crue. En Charente, Charente-Maritime et Gironde, la montée des eaux laisse certains habitants les pieds dans l'eau.

Toujours les pieds dans l'eau. Après plusieurs journées d'intenses précipitations, trois départements restent concernés par une vigilance orange crue. La Gironde, la Charente et la Charente-Maritime patientent avant le début de la décrue. En attendant, certains cherchent des moyens de vivre avec ce problème.

Dans la commune de Cognac (Charente), les eaux continuent de monter. Alors que les rues sont inondées, des ouvriers de la ville ont bricolé des ponts de fortune en bois pour faciliter le passage des riverains.

Des habitants utilisent des ponts en bois pour atteindre leurs maisons alors que la Charente est en crue dans la ville de Cognac, le 15 décembre 2023. © Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Dans cette même commune, une résidente s'est vu prêter un kayak pour pouvoir circuler dans son jardin et autour de chez elle. Une scène similaire a été observée dans la ville voisine de Gond-Pontouvre, où les rues inondées sont abordées par les locaux grâce à des barques.

Deux personnes sont vues sur une barque dans une rue inondée de Gond-Pontouvre près d'Angoulême, dans le centre de la France, le 15 décembre 2023, suite à la crue de la Charente. © YOHAN BONNET / AFP

"On ne va pas pouvoir faire ça tous les ans"

Pour certains habitants de la Charente, déjà victimes des intempéries il y a deux ans, ces crues importantes évoquent de la "lassitude", comme l'explique à BFMTV le maire de la commune de Saint-Laurent-de-Cognac, Dominique Gravelle. Dans son village, une cinquantaine de personnes sont sinistrées, à commencer par son propre domicile:

La maison du maire de Saint-Laurent-de-Cognac (Charente) inondée par les crues, le 16 décembre 2023. © BFMTV

Les sinistrés sont des habitants d'un "certain âge" qui veulent "rester chez eux" malgré les conditions, comme le souligne le maire.

"On a été inondés quasiment au même niveau en 2021. On ne va pas pouvoir faire ça tous les ans ou tous les deux ans. Physiquement et moralement c'est compliqué (...) aider les gens à droite à gauche, c'est compliqué", soupire-t-il.

Une décrue en vue?

Ces pluies intenses ayant entraîné les crues étaient le fait d'une "rivière atmosphérique". Il s'agit d'une grosse masse d'air chaud et humide en provenance de régions plus tempérées. Au contact d'un air frais, cette masse s'est transformée en précipitations massives sur notre territoire.

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Pourtant, l'arrivée d'un nouveau phénomène, appelé avec légèreté la "patate anticyclonique", a chassé la rivière, comme l'explique Alix Roumagnac, un spécialiste de la prévision météorologique:

"Les pluies sont terminées, ces crues sont liées à toutes ces précipitations qu'on a eues les semaines précédentes, cette fameuse rivière atmosphérique qui venait de l'Atlantique. L'anticyclone y a mis fin".

Il explique que la décrue a bien démarré sur la zone de Saintes - dont la prison a dû être évacuée - en citant l'agence Vigicrues. Mais les sinistrés vont devoir prendre leur mal en patience. "Cette décrue va être très lente. Nous ne sommes pas sur un pic, plutôt sur un plateau, malheureusement, ça va prendre plusieurs jours", juge Alix Roumagnac.

Tom Kerkour