Ensoleillement, manque de pluie... Météo-France dresse le bilan d'un printemps 2025 contrasté entre le nord et le sud

Jonquilles au printemps. (Photo d'illustration) - Barbara Gindl
Le printemps 2025 est le troisième le plus chaud jamais enregistré en France depuis le début des relevés. À l'échelle du pays, il a fait en moyenne 1,1°C plus chaud par rapport aux normales saisonnières, annonce ce mercredi 4 juin Météo-France. Les mois de mars, avril et mai ont tous les trois été plus chauds que la moyenne e (+0,7°C, +1,7°C, + 0,8°C).
C'est également le printemps le plus chaud observé dans trois départements: le Finistère, les Côtes d'Amor et la Manche. En effet, cette saison a été particulièrement marquée par un fort contraste entre le Nord de l'Hexagone, très ensoleillé et très peu arrosé, et le Sud, qui a connu un temps plus maussade et plus instable.
Un printemps chaud
La douceur a également marqué le printemps sur la moitié nord. Les températures maximales ont dépassé la normale de plus de 2°C sur les régions au nord de la Loire. En moyenne, la température maximale moyenne du printemps à Strasbourg a été la même que celle mesurée à Nice avec 18,5°C. Si pour cette dernière, il s'agit globalement d'une moyenne de saison, pour la capitale alsacienne, c'est près de 2°C de plus que les normales.
D'ailleurs, la barre des 30°C a été dépassée pour la première fois de l'année sur l'Hexagone le 2 mai dernier, et c'est à Strasbourg que cette température a été mesurée.
Les températures maximales sont +1,5 à localement +3°C au-dessus des normales des Pays de la Loire et de la Bretagne au Grand-Est et à la Franche-Comté. Si elles sont plus proches des valeurs de saison sur les régions du Sud, au global, le printemps 2025 a été particulièrement chaud en France.
Signe du changement climatique, sur les dix printemps les plus chauds jamais enregistrés, neuf ont été mesurés après 2000. "Ce printemps a été marqué par les conséquence du réchauffement climatique avec notamment des coups de chaud plus précoces et plus intenses", explique Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France.
Deux fois plus de soleil à Cherbourg qu'à Biarritz
Cette douceur, voire cette chaleur, au Nord a notamment été enregistrée à la faveur d'un ensoleillement très généreux. En effet, sur ce volet encore, le printemps a été marqué par un contraste Nord/Sud important.
Ainsi, à l'échelle du territoire, l'ensoleillement a été excédentaire de 10% en moyenne. Au Nord, c'est entre 20 et 40% de plus que les moyennes saisonnières sur certaines régions, alors qu'au Sud, l'ensoleillement est plus proche de la moyenne, voire parfois un petit peu en-dessous près des côtes de la Méditerranée.
Certaines villes comme Reims ou Cherbourg ont connu plus de 35 journées très ensoleillées au cours de la saison. C'est deux fois plus que certaines villes du Sud-ouest comme Biarritz, Pau ou Dax.
"Il n'est pas rare d’observer un tel contraste d’anomalie d’ensoleillement sur le pays en cette saison: en 2022 ou encore en 2020, le printemps avait été exceptionnellement ensoleillé sur le nord-est du pays", explique à cet égard Météo-France.
Des sols très secs sur la moitié nord
Conséquence également: le temps a été particulièrement sec sur la moitié nord de l'Hexagone. Le contraste est expliqué par la présence récurrente de hautes pressions sur l’Europe du Nord, protégeant ces régions des perturbations et des précipitations. En revanche, le sud du continent a connu davantage de conditions dépressionnaires, avec des gouttes froides apportant régulièrement des pluies.
Le déficit de précipitations atteint 40% sur les régions au nord de la Loire, parfois même 50 à 70% de la Mayenne aux Hauts-de-France à la Champagne. "Sur ces mêmes régions, il a plu entre 10 et 15 jours seulement, soit 15 jours de moins que la normale", détaille Météo-France ce mercredi.
La ville la plus sèche du pays aux mois de mars, avril et mai est... Dunkerque avec seulement 31,9mm de précipitations soit -75% par rapport à la normale (il était tombé 200mm de pluie en 2024 sur la ville).
Ces chiffres sont impressionnants et ils le sont encore plus lorsqu'on compare avec les autres régions du pays où les pluies ont été abondantes. À titre d'illustration, l'excédent pluviométrique de ce printemps est de +45% dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Mais le déficit de pluie au Nord est tel qu'à l'échelle du pays, il a plus en moyenne 20% de moins que d'ordinaire au printemps. Conséquence: les sols sont très secs pour la saison au Nord, "dignes d'une fin juillet", commente Matthieu Sorel.
Concernant l'été qui vient, Météo-France estime qu'il y a 50% de chances que le temps soit plus chaud que les normales de saison.
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