Débroussailler au bon moment, "arrêter les barbecues"... Quelles méthodes de prévention contre les incendies?

Le débroussaillage est obligatoire dans les zones à risque d'incendie, par exemple dans de nombreux départements du sud de la France. Perpignan (France), mai 2022. (Photo d'illustration) - Photo par ARNAUD LE VU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Il faut tous être vigilants face au risque d'incendie. Durant la saison estivale, fortes chaleurs obligent, les incendies de forêt se multiplient. Dans le sud, entre juin et septembre, les feux sont plus nombreux que partout ailleurs dans l'Hexagone et ravagent, chaque année, plusieurs dizaines d'hectares de végétation.
En se rendant en mairie, il est d'ailleurs possible d'obtenir une carte de délimitation des zones sensibles; zones dans lesquelles les habitants doivent rester particulièrement alertes. Près du bassin méditerranéen, les autorités préconisent ainsi de suivre scrupuleusement certaines mesures préventives. Explications.
Limiter la propagation du feu
Dans les zones à risque, tout autour des bâtiments, la végétation doit être quasiment inexistante: pas d'arbre, pas d'arbuste, pas de buisson. Cela empêche les flammes de parvenir aux habitations.
En ce sens et depuis plus de 10 ans, le Code forestier impose aux habitants de ces zones de débroussailler leur terrain jusqu'à 50 mètres autour des constructions ou des chantiers, y compris si cela déborde chez le voisin. "L'objectif étant aussi de permettre aux pompiers d'accéder dans de meilleures conditions aux endroits en feu", rappelle Patrick Chadava.
"Attention, le débroussaillement s'effectue au printemps, pas après. L'utilisation de machines lors de fortes chaleurs estivales peut entraîner des incendies avec, parfois, simplement de petites étincelles."
Toute personne qui ne respecte pas la loi s'expose à une amende de 50 euros par mètre carré non débroussaillé. La mairie peut décider de procéder elle-même au 'nettoyage' de la zone; un nettoyage qui sera à la charge du propriétaire du terrain concerné.
Les épisodes venteux font également courir un risque. Les rafales du Mistral ou de la Tramontane entretiennent et nourrissent les flammes. Une petite étincelle ou une petite friction suffisent à embraser plusieurs hectares de végétation sèche. Aussi, il est nécessaire d'entretenir son jardin et de débarrasser régulièrement les toits des épines de pins ou des feuilles séchées.
"Il faudrait aussi dire aux touristes d'arrêter les barbecues dans les forêts lorsqu'il est évident que la météo ne le permet pas. (...) Les risques sont là et il faut en prendre conscience. Il faut avoir la culture de la sécurité civile, c'est important", demande Patrick Chavada de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Comment protéger sa maison des flammes?
Quelle est la zone la plus importante à protéger des incendies? Son foyer, surtout dans les régions très exposées aux incendies de forêt. Pour cela, détaille le site Internet de Prévention incendie, il faut veiller à restreindre les "portes d'entrée" privilégiées des flammes. Concrètement, il s'agit des portes et des fenêtres, ou encore des bouches d'aération situées sur les parties basses des murs et près des sous-sols.
Aussi, les équipements extérieurs constitués de plastique, comme les gouttières ou les abris de jardin, sont à proscrire dans les régions du sud. Ils "attirent" le feu au contact direct de la maison et s'enflamment très facilement. De même, selon Patrick Chavada, tous les objets qui se trouvent dans le jardin ou aux abords de la maison deviennent des "torches" lors des incendies, comme il l'a expliqué à BFMTV.
"Lorsque l'on se rend compte que le feu arrive vers la maison, il faut avoir le réflexe de jeter les salons de jardin, par exemple, dans la piscine si on en a une à proximité. Méfiance avec tout ce qui traîne en extérieur", explique Patrick Chavada auprès de BFMTV.com.
C'est également le cas des éléments de charpente apparents: trop exposés, explique le chef du service prévention et anticipation du SDIS13 Vincent Pastor pour Prévention incendie, ils sont bien souvent "léchés" par les flammes.
Contrairement aux idées reçues, opter pour des volets en bois épais serait une bonne idée. Exit donc les modèles ''classiques", bien souvent plastifiés et qui, comme les gouttières, brûlent sans peine.