"Nous avons besoin d'actes": l'Aude interpelle l'État sur le financement des pompiers après l'incendie ravageur

Des camions de pompiers se dirigeant vers le village de Jonquières le 8 août 2025 afin de combattre le mégafeu survenu dans l'Aude cet été. Photo d'illustration - Photo de Kiran Ridley / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
L'État doit prendre des engagements sur le financement des pompiers, les collectivités locales ne pouvant plus faire face, seules, à des incendies comme celui qu'a connu l'Aude cet été, a demandé ce lundi 1er septembre la présidente PS du département, Hélène Sandragné.
"J'appelle l'État à se remettre autour de la table et à nous faire des propositions concrètes sur les moyens de financement du SDIS qui nous permettent de faire face au changement climatique dont la manifestation sur nos territoires est notamment les incendies", a-t-elle indiqué lors d'un point de presse.
L'incendie du 5 août qui a ravagé quelque 16.000 hectares dans les Corbières en août n'a été déclaré éteint que le 28 août. Consciente de l'avenir incertain du gouvernement, l'élue départementale dit vouloir ne pas pour autant "oublier (s)es combats": "Il faut répondre à ça parce que sinon les mêmes causes produisent les mêmes effets".
Des incendies chiffrés à 1,5 million d'euros
Selon Hélène Sandragné, le surcoût pour l'Aude des quatre incendies qui ont frappé cet été le département représente 1,5 million d'euros, le budget du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) étant de 36 millions d'euros, dont 20 millions pris en charge par le département.
Le surcoût dont elle espère qu'il sera assumé par l'État, "c'est l'illustration de l'impossibilité dans l'avenir pour les financeurs que nous sommes, département et collectivités, de faire face à cette augmentation exponentielle des budgets des SDIS", a dit la présidente du département de l'Aude.
Elle qualifie à cet égard d'"Arlésienne" le chantier du "Beauvau de la protection civile" engagé depuis plusieurs mois pour justement réformer la gestion des services d'incendie.
"Il y a eu une réunion au début de l'été et en substance, on s'est dit: 'oui, OK on se verra à la rentrée', sauf qu'entretemps il s'est passé ce qu'il s'est passé, cette question (du financement) quand Bruno Retailleau (ministre de l'Intérieur) est venu, je lui ai posée et d'ailleurs je vais lui écrire pour lui rappeler qu'il a évoqué les engagements de l'État, maintenant, nous avons besoin d'actes, il faut sortir des paroles", a-t-elle encore dit.