INFOGRAPHIES. Incendies: avant même le début du mois d'août, l'année 2025 est déjà l'une des plus sinistrées

Une infographie portant sur les incendies en France en 2025 et depuis le début de la décennie. - BFMTV
Vers une année sinistrée? À la date du lundi 28 juillet, 236 feux de forêt ont été recensés en France en 2025. Si l'été est loin d'être terminé, l'année se place d'ores et déjà sur le top 3 des plus touchés par ces incendies.
Pour le moment et selon les relevés effectués depuis 2006 par le système européen d'information sur les incendies de forêt (EFFIS), c'est en 2019 que le nombre de feux de forêt a été le plus élevé en France avec 304 événements. En 2022, près de 290 incendies ont été décomptés. L'année en cours est donc sur le podium.
Les relevés témoignent d'un net accroissement ces dix dernières années avec plusieurs centaines d'incendies tous les ans depuis 2019. Entre 2006 et 2016, seulement une petite vingtaine de feux de forêts ont été enregistrés.
La plupart des incendies n'ont pas eu lieu en été
En dépit des incendies importants qui se sont déclarés en ce début d'été comme dans l'Hérault, les Bouches-du-Rhône, ou la forêt de Brocéliande, c'est cet hiver que le feu a fait des ravages considérables dans les massifs forestiers français. Au 25 mars, on comptait déjà 186 feux de forêts quand en moyenne sur cette période d'observation (2006-2024), il s'en déclarait 56.
Au printemps, l'écart a été moindre mais les incendies ont été tout aussi fréquents. Ainsi, 33 feux de forêt se sont déclarés entre le 25 mars et le 24 juin contre une moyenne de dix.
Sur ces premières semaines d'été, 17 feux de forêt ont été relevés du 24 juin au 28 juillet contre cinq en moyenne.
23.400 hectares de forêts brûlées
Dans une tendance générale, ces incendies plus fréquents occasionnent davantage de dégâts. Au 28 juillet, 23.471 hectares de forêts ont été brûlés contre 10.119 hectares sur la période 2006-2024.
Lors de la deuxième quinzaine de février, les surfaces brûlées ont bondi passant de 4.546 à 13.658 hectares (+200%).
"Un retard sur le risque d'incendie de forêt"
Interrogée sur BFMTV au sujet de ces chiffres record, Pauline Vilain-Carlotti, docteure en géographie, spécialiste des incendies, estime que des efforts doivent être faits par les pouvoirs publics locaux pour limiter les risques.
"Il y a un réel retard en matière d'aménagement par rapport au risque de feux de forêt, qui est vraiment un oubli de l'urbanisme, parce que pendant longtemps, ça ne concernait que les forêts, en dehors des espaces habités, au-delà de l'espace urbanisé", déplore-t-elle.
Depuis, l'habitat s'est étendu et les zones de contacts entre les espaces boisés et l'activité humaine sont plus fréquentes. "La problématique des incendies est le parent-pauvre de l'aménagement du territoire, il y a très peu de plans de prévention du risque d'incendie de forêt en France, cela concerne 200 communes, ce n'est clairement pas suffisant", ajoute la chercheuse.
Même lorsque les communes se sont dotées de tels outils, ils ne sont pas jugés satisfaisants. "Ils sont très peu prescriptifs, ils ne permettent pas de bien travailler, soit à l'échelle de la parcelle, ou à l'échelle du territoire pour qu'ils soient adaptés à l'occurrence d'incendies plus fréquents".