Chute des températures: pourquoi la France est loin de connaître une "vague de froid"

Si vous avez ressorti manteau et écharpe ces derniers jours, oui, il fait froid pour la saison. Le mercure est largement automnal et la neige a fait son retour dès 1.500 mètres sur les Alpes, 2.000 mètres sur les Pyrénées et même sur les crêtes et sommets du Jura, des Vosges ou d'Auvergne.
Ce jeudi 12 septembre après-midi, les maximales se situent souvent entre 5 et 7°C en dessous des moyennes saisonnières. Vendredi devrait être la journée la plus fraîche à l'échelle de l'Hexagone, "avec un déficit thermique global de plus de 5°C, une première au XXIe siècle avant la mi-septembre", prévient Météo-France.
Pour autant, l'institut météorologique rappelle dans une publication sur les réseaux sociaux qu'il ne s'agit pas là d'une "vague de froid", même si en mettant le nez dehors, l'expression nous semble appropriée.
Un seuil de -2°C
L'actuelle chute des températures est due à une descente d'air froid du nord de l'Europe, favorisée par une dépression située en mer du Nord.
Comme le rappelle Météo-France, pour qu'un épisode soit qualifié de "vague de froid", il faut que la température moyenne nationale (qu'on appelle l'indicateur thermique national) passe au moins une fois sous -2°C et qu'il ne remonte pas durablement (plus de deux jours) au-dessus de 0,9°C. En outre, une "vague de froid" prend fin lorsque cette valeur dépasse les 2,2°C.
Si bien que, s'il fait globalement frais pour la saison en ce début de mois de septembre, on ne peut pas parler de "vague de froid". En effet, par exemple, ce jeudi, les températures maximales se situent entre 13 et 18°C sur la moitié nord, 15 à 20°C au sud et même localement jusqu'à 24 à 26°C sur le pourtour méditerranéen.
"Cette semaine, (l'indicateur thermique national) va atteindre environ 12,5°C au plus bas", indique Météo-France.
Pas incompatible avec le dérèglement climatique
En outre, une vague de froid est caractérisée par sa persistance, au moins trois jours, et par son étendue géographique puisqu'il faut qu'un épisode "soit identifié à l'échelle nationale".
"Les vagues de froid sont aussi caractérisée à l'échelle d'une région lorsque l'épisode dure au moins deux jours et que les températures atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée", précise néanmoins Météo-France.
L'institut météorologique indique que des épisodes de fraîcheur au mois de septembre "se sont déjà produits dans un passé même récent", citant, par exemple, le mois de septembre 2020 ou une période fraîche en 2017.
De telles chutes temporaires, et parfois brutales, du mercure à cette période de l'année ne sont pas incompatibles avec le dérèglement climatique puisque "la variabilité d'une année à l'autre fait partie de notre climat", explique par ailleurs Météo-France, qui précise toutefois que ces épisodes deviennent plus rares et de moins en moins intenses.