Canicule en France: comment expliquer la précocité de cette vague de chaleur?

Localement, des températures maximales frôlant les 40 degrés sont attendues entre les Pays de la Loire, le Poitou-Charentes, l'Aquitaine et le Midi-Pyrénées.

L'été n'a pas encore officiellement commencé que les fortes chaleurs sont déjà là. Cette semaine, les températures atteindront les 40 degrés localement. Ainsi, la France devrait être touchée par la canicule la plus précoce depuis le début des relevés météorologiques.

Si le mercure sera particulièrement haut durant les journées, les nuits ne seront également pas épargnées par le phénomène. Pour avoir un petit aperçu de ce qui attend l'Hexagone, il suffit de regarder vers nos voisins du Portugal et de l'Espagne. Chez eux, un air très chaud déjà présent depuis ce week-end a fait grimper les températures jusqu'à 42°C dimanche après-midi dans le sud.

De l'air chaud du Sahara

Elle a comme origine une goutte froide (petite dépression d'altitude) qui va se placer cette semaine au large du Portugal. Les vents tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, elle va actionner l'effet de pompe à chaleur. Un air très chaud va donc remonter du Sahara, du Maghreb, vers la France.

Les températures attendues s'annoncent exceptionnelles, et même historiques avec des records de chaleur à la clef. Certains modèles prévoient plus de 40 degrés vendredi entre les Pays de la Loire, la région Centre-Val de Loire et la Nouvelle-Aquitaine. 

Concernant son intensité, elle pourrait se situer un cran en-dessous de la fin juin 2019 où les 46 degrés avaient été atteints dans l'Hérault. Moindre intensité qu'il s'agit toutefois de relativiser car cela intervenait deux semaines plus tard dans la saison.

Pourquoi parle-t-on cette fois-ci de canicule?

En mai, la France a déjà connu des chaleurs exceptionnelles pour la saison avec 38 jours consécutifs au-dessus des normales saisonnières. Là aussi il s'agissait d'une masse d'air chaud remontant du Maghreb. Pourtant on parlait d'épisode de chaleur et non de canicule.

En effet, pour parler de canicule, des températures bien précises doivent être atteintes le jour et la nuit pendant trois journées consécutives au moins. À Paris, c'est 21°C la nuit et 31°C le jour. Un seuil plus bas car l'agglomération est plus grosse. A Bordeaux, c'est 21°C la nuit, mais 35°C le jour. Étant donné les températures prévues cette semaine, le terme de canicule se vérifie ici.

Pour l'expliquer, nombreux sont les climatologues à alerter sur le réchauffement climatique. C'est le cas de Christophe Cassou, directeur de Recherche au CNRS, qui affirme:

"Nous vivons un avant-goût de notre futur climatique. Pour que l'exceptionnel ne devienne pas la norme, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre de manière immédiate, soutenue dans le temps et dans tous les secteurs. Pas dans 3 ans, maintenant!".

Avec la chaleur de ces dernières semaines, parfois intense, le pays est déjà en proie à des sécheresses précoces. Dans le sud du pays les autorités alertent déjà sur le risque d'incendies.

Marc Hay et Mathieu Ait Lachkar