Paludisme: deux fois moins de personnes mortes depuis 2000

La baisse de la mortalité à cause du paludisme peut s'expliquer par une meilleure application des mesures de prévention. - Andoni Lubaki - AFP
Une première bataille a été gagnée pour vaincre le paludisme. En 13 ans, le nombre de personnes décédées de cette maladie infectieuse transmise par les moustiques a été divisé par deux, annonce l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon des informations transmises par les 97 pays touchés.
Entre 2000 et 2013, le taux de mortalité imputé au paludisme a diminué de 47% dans le monde et 54% sur le continent africain, principale zone de contamination. Cette baisse aurait pour conséquence d'avoir sauvé l'équivalent de 4,3 millions de vies. "Ce sont les meilleurs résultats que nous ayons jamais eu et une merveilleuse nouvelle en termes de santé publique", a salué Pedro Alonso, directeur du programme mondial de l'OMS contre le paludisme.
Des mesures de prévention mieux appliquées
Cette baisse significative s'expliquerait par des mesures de prévention mieux appliquées. Près de la moitié de la population à risque avait accès, en 2013, à une moustiquaire imprégnée d'insecticide. En 2004, ils n'étaient que 3%.
A cela s'ajoute également une intensification des tests de diagnostic permettant à 62% des patients suspectés d'être atteint du paludisme d'être traités dans un établissement de santé spécialisé. Au total, l'an dernier, 128 millions de ces tests avaient été distribués en Afrique. Un chiffre encore insuffisant puisque les dotations internationales allouées à la lutte contre le paludisme, 2,7 milliards de dollars, restent moitié moins importantes que l'objectif que c'était fixé.
Pour cause, ces chiffres encourageants ne doivent pas cacher la réalité. Le paludisme reste une maladie meurtrière. L'an dernier, 198 millions de cas de la maladie ont été recensés au niveau mondial, 584.000 décès ont été enregistrés, dont 90% en Afrique. Des contaminations qui concernent principalement les enfants, 78% des victimes étant âgées de moins de cinq ans.
Ebola, un frein à la lutte contre le paludisme
L'OMS rappelle alors que la pauvreté et le faible niveau d'éducation dans certaines zones constituent des facteurs déterminants pour le manque d'accès aux traitements préventifs. "Nous estimons que 278 millions de personnes en Afrique vivent dans des foyers non-équipés de moustiquaires imprégnées et près de 15 millions de femmes enceintes n'ont toujours pas accès à des traitements préventifs", a rappelé Margaret Chan, la directrice générale de l'OMS., a estimé devant les journalistes à Genève Pedro Alonso, directeur du programme mondial de l'OMS contre le paludisme.
Mais surtout un autre fléau inquiète désormais l'OMS. En effet, selon l'agence onusienne, l'épidémie de fièvre Ebola qui sévit notamment en Afrique de l'Ouest constitue un frein à la lutte contre le paludisme en déstabilisant les systèmes de santé des pays concernés, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. "Ils avaient réalisé des progrès raisonnables jusqu'en 2013 dans la lutte contre le paludisme", explique le Dr Richard Cibulskis, auteur du rapport, regrettant néanmoins que "certaines campagnes ont dû être suspendues en raison du risque Ebola encouru par le personnel de santé".