Niger: la France s'engage financièrement pour la scolarisation des jeunes filles

Emmanuel Macron et Mahamadou Issoufou - BFMTV
Une semaine après un sommet sur le Sahel à Paris, le chef de l’Etat français est en visite au Niger depuis vendredi soir. Reçu à la présidence à Niamey ce samedi après-midi, Emmanuel Macron a donné une conférence de presse avec son homologue Mahamadou Issoufou.
L'occasion pour le président français de rappeler son engagement pour la scolarisation des jeunes filles au Niger avec le lancement d'un nouveau programme de 15 millions d'euros.
Au total, Paris a promis une enveloppe de 400 millions d’euros pour le développement du Niger sur la période 2018-2021, dont une partie sous la forme de projets menés par l’Agence française du développement (AFD).
"Ce n’est pas la France qui décrète qu’il faut lutter contre les mariages forcés"
Interrogé au sujet du rôle de la France dans la gestion des "mariages forcés" et du "planning familial" au Niger, le président français a rappelé son combat pour l'émancipation des femmes "partout dans le monde".
"Si vous m’avez suivi, vous aurez constaté que ce n’est pas la France qui décrète qu’il faut lutter contre les mariages forcés, c’est parce qu’il y a une politique ici conduite par le président du Niger qui s’engage pour l’émancipation des femmes dans son pays, qui s'engage pour que toutes les jeunes filles soient scolarisées", a-t-il déclaré. "C'est parce qu'il y a une stratégie que je considère comme pertinente que la France s'engage (aux côtés du président nigérien) pour pouvoir l'aider à financer".
Des "défis démographiques"
Emmanuel Macron est ensuite revenu sur l'une de ses déclarations qui avait fait couler beaucoup d'encre cet été. Le 8 juillet, à l'occasion d'une conférence de presse du G20 à Hambourg, le président avait estimé que dans des pays où les femmes "ont encore sept à huit enfants par femme", dépenser des "milliards d'euros" ne permettrait pas une stabilisation.
"Je n'ai pas à juger des choix qui sont faits par telle ou telle famille", a-t-il rappelé ce samedi, insistant sur la nécessité pour les femmes d'avoir "le choix" de se marier et du nombre d'enfants qu'elles souhaitent. "Ce que je constate aujourd'hui, c'est que ce n'est pas si souvent un choix."
Le président nigérien est également intervenu pour souligner les "défis" démographiques dans son pays.
"Nous avons un taux de croissance de la population de 4% chaque année, ça veut dire que la population du Niger va doubler tous les 18 ans (...) On ne peut pas se voiler la face", a détaillé Mahamadou Issoufou.
"On a rendu l'école gratuite et obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans en particulier pour les jeunes filles parce que notre objectif, c'est de mettre fin aux grossesses précoces, aux mariages précoces. Ce n'est pas le président Macron qui me dicte cela. C'est une décision autonome, c'est un programme que nous avons conçu et qui est très bien compris de notre peuple", a-t-il conclu.