"Ne vous habituez pas à notre peine": l'appel de la Première dame d'Ukraine à la communauté internationale

Olena Zelenska, le 1er septembre 2021 - Anna Moneymaker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Survivre en temps de guerre. Dans une interview accordée à CNN, la Première dame d'Ukraine, Olena Zelenska, a longuement été interrogée sur son état d'esprit, alors que l'invasion russe de son pays entame ce mercredi son 49e jour. Tout au long de cet entretien, l'épouse de Volodymyr Zelensky a salué le courage et la résilience du peuple ukrainien.
"Les Ukrainiens ne croyaient pas à la guerre, nous croyions au dialogue civilisé. [...] Nous ne sommes pas devenus une 'foule effrayée', comme l'avait espéré l'ennemi. Non. Nous sommes devenus une communauté organisée. Aussitôt, les controverses politiques et autres qui existent dans toutes les sociétés ont disparu. Tout le monde s'est réuni pour protéger sa maison. Je vois des exemples tous les jours et je ne me lasse pas d'écrire à ce sujet. Oui, les Ukrainiens sont incroyables", affirme-t-elle.
Selon Olena Zelenska, après la découverte de plusieurs centaines de corps d'Ukrainiens depuis le départ de l'armée de Moscou, la propagande russe n'est désormais plus efficace aux yeux de la communauté internationale.
"Maintenant, tout le monde peut voir les crimes de guerre, par exemple, ceux commis par les Russes à Boutcha, où les corps de civils aux mains liées gisaient simplement dans les rues. [...] Mais le problème est que les Russes ne veulent pas voir ce que le monde entier voit, [pour] se sentir plus à l'aise. Après tout, il est plus facile de dire: 'Tout est faux' et d'aller boire son café. [...] Ne vous habituez pas à notre peine", lance-t-elle.
"Nous communiquons uniquement par téléphone"
L'entretien avec CNN aborde un côté plus personnel. Selon Olena Zelenska, depuis le début du conflit, elle et son mari sont séparés et n'ont pu se revoir. "Volodymyr et son équipe vivent en fait dans le bureau du président. Ainsi, depuis plus d'un mois nous communiquons uniquement par téléphone", décrit-elle, rejetant d'un revers de main de potentielles menaces contre sa personne.
"Si vous regardez attentivement, il devient clair que chaque Ukrainien est une cible pour les Russes: chaque femme, chaque enfant."
Après avoir rappelé que ses enfants étaient actuellement avec elle, la Première dame ukrainienne a également expliqué la manière dont elle leur parlait du conflit. "Rien de particulier n'avait besoin d'être expliqué. Nous ne parlons que de tout ce qui se passe", conclut-elle.