Istanbul: "Les gens piétinaient d'autres gens", raconte un rescapé

Des agents de premiers secours et des témoins de l'attaque d'Istanbul, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2017. - Yasin Akgul - AFP
A peine quelques heures après l'attaque d'une boîte de nuit à Istanbul, qualifiée "d'attentat terroriste" par les autorités turques, les premiers témoignages affluent pour raconter une nuit d'horreur.
Ce devait être une nuit d'oubli, loin des traumatismes de 2016. Mais 10 minutes après son arrivée à la Reina, la plus huppée des discothèques d'Istanbul, Sefa Boydas a fui le chaos et la mort semés par un tireur déguisé en père Noël.
"Juste au moment où on était en train de s'installer près de l'entrée, il y a eu beaucoup de poussière et de fumée. Des coups de feu ont éclaté", a raconté ce footballeur professionnel qui joue pour la modeste équipe stambouliote de Beylerbeyi.
Certains ont plongé dans le Bosphore
Il est 01h15 dimanche à Istanbul, un homme vient d'ouvrir le feu sur les centaines de personnes qui célèbrent le nouvel an dans la boîte de nuit, après avoir abattu un policier et un civil devant l'entrée. Selon les autorités, 39 personnes ont été tuées, dont au moins 16 étrangers.
"Il y en a probablement plus que cela, parce que quand j'avançais, des gens piétinaient d'autres gens", décrit Sefa Boydas, qui s'était rendu à la Reina avec deux amies. La scène qu'il narre reflète la panique qui s'est emparée des fêtards, dont plusieurs ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux balles mortelles.
"En entendant ces bruits, plusieurs femmes se sont évanouies", dit-il. C'est le cas de l'une de ses amies. "Je l'ai prise sur mon dos et je me suis mis à courir immédiatement". "Je ne sais pas comment j'ai réussi à m'enfuir", dit-il. "Dans ces moments-là, on n'attend pas. Ca tirait à gauche, alors on a foncé vers la droite". "Environ 50 personnes se sont probablement enfuies de cette manière", estime-t-il, visiblement sous le choc.
Rapidement après les coups de feu, la police arrive. "Ils sont arrivés très vite, mais ils n'ont pas pu prendre le contrôle de la situation immédiatement, ils ne savaient pas qui était (le tireur). Ils nous soupçonnaient tous", dit-il. Les autorités ont évoqué un "terroriste", mais plusieurs médias turcs ont évoqué "au moins un" tireur déguisé en père Noël. Selon le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu, "le terroriste" est toujours recherché.