BFMTV
Syrie

Syrie: de violents raids aériens font 121 morts en deux jours à Alep

Une des explosions dans le quartier de Tariq al-Bab, à Alep, samedi 1er février. Les raids aériens ont fait 121 victimes en deux jours.

Une des explosions dans le quartier de Tariq al-Bab, à Alep, samedi 1er février. Les raids aériens ont fait 121 victimes en deux jours. - -

Alors que les négociations de paix de Genève n'ont donné aucun résultat concret, le régime syrien a mené des raids aériens sanglants aux barils explosifs sur la ville d'Alep, ce week-end, tuant 121 personnes dont 65 civils.

Le régime syrien a mené ce week-end ses raids aériens les plus sanglants contre les quartiers rebelles d'Alep, faisant 121 morts, et s'en est violemment pris à l'opposition, au lendemain de la fin des pourparlers de Genève. Dimanche, 36 personnes sont mortes dans les raids menés à l'aide de barils d'explosifs sur les quartiers est d'Alep, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dont 13 enfants et 8 adultes dans trois raids sur le quartier de Tariq al-Bab.

Samedi, "au moins 85 personnes ont été tuées par des barils d'explosifs lancés par des hélicoptères militaires sur des quartiers tenus par les rebelles" à Alep, ancienne capitale économique du pays, selon l'OSDH. Il faut remonter au 15 décembre pour trouver un bilan presque aussi lourd, avec 76 morts.

65 civils parmi les victimes

Parmi les victimes figurent 65 civils, dont 13 enfants, a précisé l'OSDH. En outre, dix jihadistes du Front Al-Nosra, branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie, ont été tués dans un de leurs quartiers généraux, tandis que dix corps n'ont pu être identifiés. Parallèlement, l'armée cherchait à pénétrer dans l'est de la ville, aux mains des rebelles depuis juillet 2012.

Selon le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir, l'armée a "nettoyé" la majorité du quartier de Qaram al-Tarab, à l'est, et celui de Bani Zeid, au nord. Elle veut désormais avancer vers l'est et le nord pour prendre la ville en tenaille.

Dans le centre de la Syrie, près de la frontière avec le Liban, se déroulaient par ailleurs de "vastes opérations militaires" destinées, selon le journal, à s'emparer de Zara, une localité majoritairement turkmène, proche du célèbre château croisé du Krak des Chevaliers.

L'OSDH a confirmé que l'armée avait pris la majorité de Qaram al-Tarab à Alep, et que des combats étaient en cours à Zara. L'Observatoire a par ailleurs fait état d'un raid dimanche sur Mléha, localité au sud-est de Damas, qui a tué sept personnes.

Poursuite des affrontements entre rebelles et jihadistes

Par ailleurs, au moins seize rebelles islamistes syriens ont été tués dimanche dans le nord de la Syrie dans un double attentat à la bombe commis par le groupe jihadiste Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), a annoncé une ONG. Vingt autres rebelles ont été blessés dans cette attaque, certains grièvement, a indiqué cette ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Initialement alliés contre le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad, les rebelles islamistes syriens et les jihadistes de l'EIIL se livrent depuis le début de janvier de féroces combats qui ont fait plus de 1.400 morts, selon l'OSDH.

Guerre "transférée sur les terrains politique et diplomatique"

Alors que les pourparlers organisés en Suisse durant dix jours entre l'opposition et le régime se sont achevés vendredi sans résultats concrets, le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, s'est déchaîné dimanche contre l'opposition. Il l'a accusée de "mensonges et d'hypocrisie" depuis trois ans, traitant, selon l'agence officielle Sana, les membres de l'opposition de "mercenaires manipulés par des forces étrangères".

L'ambassadeur syrien à l'ONU et négociateur en chef à Genève, Bachar al-Jaafari, n'a pas été en reste, leur reprochant leur "absence de vision ou de programme politiques". "Ils ne voulaient discuter que du gouvernement de transition comme le leur avaient demandé ceux qui pensent pour eux".

Pour Al-Watan, "la guerre maintenant n'est plus militaire mais s'est transférée sur les terrains politique et diplomatique", "des terrains que les Syriens maîtrisent bien". Les Occidentaux veulent accroître la pression sur Damas pour obtenir un meilleur accès humanitaire et accélérer l'élimination des armes chimiques, selon des diplomates à l'ONU.

Un projet de résolution au Conseil de sécurité est en préparation pour réclamer que les humanitaires puissent accéder à Homs et à d'autres villes assiégées, selon ces sources. Bien que cela n'ait pas été discuté à Genève, l'aide parvient désormais à Yarmouk, camp de réfugiés palestiniens à Damas, assiégé pendant des mois par le régime.

A.S. avec AFP