En Syrie, les rebelles testent Cham II, leur tank artisanal

L’engin est piloté grâce à cinq caméras affichées sur un écran de télévision embarqué. - -
Un châssis de voiture, un écran de télévision, une manette de PlayStation en guise de commande et une mitrailleuse 7,62 mm sur le toit. Avec un peu de débrouille pour faire tenir tout cela ensemble, voici le dernier né des chars d’assaut artisanaux de l’Armée syrienne libre, le Cham II. Face à la puissance de feu de Bachar al-Assad, les rebelles s’arment de leur ingéniosité.
La grosse boîte de métal rouillé était à l’origine une voiture diesel dont il ne reste que le châssis et le moteur. Monté de plaques d’acier de 2,5 centimètres d’épaisseur, elle protège intégralement ses occupants contre des canons de 23 mm mais ne résiste pas à un tir de lance-roquettes RPG.
La première version de ce tank ne protégeait que le conducteur.
Le système D
L’engin est piloté grâce à cinq caméras affichées sur un écran de télévision embarqué. L’une d’elles est montée sur la mitrailleuse commandée de l’intérieur via la manette de PlayStation modifiée : un seul modèle coûte approximativement 10.000 $ aux rebelles.
>> Voir le véhicule en action :
Pour lutter face à l’armement du régime, les rebelles sont depuis le début contraints à la bricole. Parmi leurs réalisations, on note ce mortier alimenté par une batterie de voiture et commandé, là encore, par une manette de PlayStation, tirant des obus maison.
La pénurie chronique d’armes et munitions force les rebelles à être inventifs, comme l’explique Abou Hourriya, l’un des combattants, au Huffington Post : "Notre révolution est pauvre. Elle dure depuis 20 mois et notre peuple est écrasé par les pires armes: des avions MiG, des hélicoptères, des missiles, des chars et de l'artillerie… Des rebelles ont démonté un mortier pris au régime et ils ont étudié comment il était fait."