"J’ai des sentiments contradictoires": Marah Bakeer, détenue palestinienne emblématique, a été libérée par Israël en échange d'otages

Condamnée à huit ans et demi de prison en 2015, elle est accusée d'avoir poignardé un soldat israélien, ce qu'elle a toujours nié.

Un soulagement dans les deux camps. À l'image des scènes capturées en Israël à la suite de la libération de 24 otages retenus par le Hamas depuis les attaques du 7 octobre, de nombreuses célébrations ont également eu lieu côté palestinien après le retour de 39 femmes et enfants retenus dans les prisons israéliennes depuis parfois plusieurs années. Cet échange était prévu, tout comme l'est une trêve de quatre jours débutée vendredi, dans l'accord trouvé entre le Hamas et Israël.

Parmi les prisonniers libérés vendredi se trouve Marah Bakeer, aujourd'hui âgée de 24 ans, qui vient de passer près de dix ans en détention. "J’ai des sentiments contradictoires", dit-elle lors d'une rapide interview accordée à des médias arabes.

"Je suis très heureuse d’être avec ma famille et de commencer une nouvelle vie avec eux. Ils pleurent, mais ce sont des larmes de joie. Je suis également heureuse que d’autres personnes qui étaient prisonnières soient rentrées chez elles et j’espère que le plus grand nombre de prisonniers pourront bientôt être libérés", ajoute-t-elle.

Condamnée à huit ans et demi de prison

C'est le 12 octobre 2015 que la vie de Marah Bakeer bascule. Ce jour-là, alors qu'elle rentre de cours dans le quartier Sheikh Jarrah de Jérusalem-Est, celle qui était alors âgée de 16 ans est prise pour cible par des tirs de soldats israéliens.

Accusée d'avoir tenté de poignarder un officier israélien, ce qu'elle et sa famille ont toujours nié, elle a été touchée à douze reprises par des tirs, rapporte Aljazeera. Dans la foulée, elle est condamnée à huit années et demie de prison.

Placée en cellule d'isolement à la suite des attaques du 7 octobre, la jeune femme était peu à peu devenue une personnalité politique et une détenue emblématique de par son incarcération abusive que de nombreuses associations dénonçaient.

Au moment de sa libération, elle ignorait les tractations en cours entre le Hamas et Israël, et n'a été informée de la situation que vendredi matin. Sa peine de prison devait se terminer dans quatre mois.

Ce samedi, 14 otages retenus à Gaza par le Hamas seront libérés en échange de 42 prisonniers palestiniens. A l'heure actuelle, on estime à entre 5.000 et 10.000 détenus palestiniens en Israël et en Cisjordanie occupée.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV