Guerre à Gaza: au moins 33 morts dans le bombardement d'une école, Israël dit viser des "terroristes de premier plan"

Des personnes regardent des volutes de fumée après une frappe israélienne à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 25 mai 2025. - Bashar TALEB / AFP
Au moins 33 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées ce lundi 26 mai, selon la Défense civile palestinienne, dans le bombardement d'une école de la ville de Gaza par Israël, qui intensifie son offensive malgré les pressions internationales croissantes.
"Au moins 20 martyrs, pour la plupart des enfants, et plus de 60 blessés ont été transférés (dans des hôpitaux) dans l'horrible massacre perpétré par l'occupation (Israël, NDLR) à l'école Fahmi AlJarjaoui, qui abrite des centaines de personnes déplacées dans le quartier d'Aldaraj, dans la ville de Gaza", a déclaré le porte-parole de la défense civile Mahmoud Bassal.
L'armée israélienne affirme que ce bombardement visait des "terroristes de premier plan". Ils "opéraient dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique installé dans une zone qui servait auparavant d'école (...) dans le secteur de la ville de Gaza", a indiqué l'armée dans un communiqué.
Dimanche, la Défense civile avait dénombré 22 morts dans la bande de Gaza, dont une femme enceinte et des enfants, dans une série de frappes aériennes. Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive à la mi-mars sur la bande de Gaza et a intensifié ses opérations militaires le 17 mai, dans le but affiché d'anéantir le Hamas, libérer les derniers otages et prendre le contrôle du territoire. Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.
Indignation internationale croissante
L'offensive israélienne s'accompagne d'un blocus qui a aggravé les pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments dans le petit territoire palestinien, faisant craindre une famine. Les organisations humanitaires affirment que le peu d'aide qu'Israël a laissé entrer ces derniers jours est loin de répondre aux besoins.
Cette catastrophe humanitaire entraîne une indignation internationale croissante, y compris parmi les alliés historiques d'Israël. L'Union européenne s'est prononcée la semaine dernière en faveur d'un réexamen de son accord d'association avec le pays.
"A très court terme, pour arrêter cette guerre qui n'a plus de but et faire rentrer l'aide humanitaire de façon massive, sans entrave, de façon neutre, que ce ne soit pas Israël qui décide qui peut manger et qui ne peut pas, (...) on doit envisager des sanctions", a souligné le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à France Info.
José Manuel Albares s'exprimait à l'occasion d'une réunion dimanche à Madrid entre responsables de pays européens et arabes pour discuter du sujet. Devant la presse, il a souligné que l'Espagne allait demander la "suspension immédiate" de l'accord d'association entre l'UE et Israël, ainsi qu'un embargo sur les armes et des sanctions individuelles.
Le président américain Donald Trump, dont l'administration est le principal soutien du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, a déclaré dimanche qu'il espérait "arrêter toute cette situation le plus vite possible".
Plus de 53.939 Gazaouis, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.