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Moyen-Orient

Obama : non, sa réélection ne plaît pas à tout le monde

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Outre Donald Trump qui s'est déchaîné sur Twitter, les républicains logiquement déçus, le reste du monde ne se réjouit pas forcément de la réélection du président américain sortant. Les tensions au Moyen-Orient cristallisent les mécontentements.

Quatre ans de plus, cela ne plaît pas forcément à tout le monde. C'est un fait, les dirigeants d'une écrasante majorité de nations se sont précipités pour féliciter le président américain sortant pour sa large réélection. Mais par-delà le diplomatiquement correct, quelques rares opinions divergentes se font entendre. Ces crispations s'articulent notamment autour du conflit israélo-palestinien et du dossier iranien.

Netanyahou déçu pour son ami Romney

Le Premier ministre israélien, lui-même en campagne électorale, ne peut officiellement que se réjouir de la réélection de Barack Obama. Il l'a d'ailleurs fait mercredi réaffirmant la solidité de l'alliance entre Israël et les Etats-Unis "plus forte que jamais". Pourtant, les relations entre les deux chefs d'Etat, se souviennent les médias israéliens, ont toujours été très fraîches. Le soutien du président sonne par moment comme une mise en garde. Le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak cité par la radio militaire exprimait ainsi sa confiance "dans la possibilité de surmonter les différences dans les positions des deux pays si elles apparaissent".

En cause : le nucléaire iranien. En septembre, Benjamin Netanyahou avait réclamé avec insistance à la Maison Blanche d'imposer à Téhéran des lignes rouges claires à ne pas dépasser dans son programme nucléaire, en menaçant de frapper préventivement les installations atomiques iraniennes. Il s'était alors heurté à un refus du président Obama.

La commentatrice de la radio militaire Ilil Shahar a estimé que le Premier ministre risque de payer le prix de son soutien à Mitt Romney en prévoyant que les pressions exercées par Barack Obama sur Israël ont toutes les chances de ne pas être modérées.

L'Iran pour le moins circonspecte

De son côté, un haut responsable iranien a mis en garde mercredi contre tout espoir que la réélection du président américain Barack Obama facilite une normalisation des relations entre Washington et Téhéran, sans fermer la porte à des négociations directes. "Il y a quatre ans, Obama est arrivé (au pouvoir) avec le slogan du changement et il a affirmé qu'il tendait la main à l'Iran, mais dans la pratique il a imposé les sanctions les plus dures contre l'Iran", a rappelé le chef du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Sadegh Larijani, dans un communiqué constituant la première réaction officielle iranienne à la réélection du président américain.

Guantanamo pointé par Amnesty International

A peine réélu à la Maison Blanche, Barack Obama est mis au défi d'honorer ses promesses non tenues : fermer la prison controversée de Guantanamo et mettre un terme à son programme décrié d'attaques de drones, d'écoutes extrajudiciaires ou de détention illimitée.

Dans un réquisitoire sévère contre l'administration sortante, Amnesty International pointe le bilan contre toute attente "désastreux" en matière de droits de l'homme du premier mandat Obama. "Obama embrasse maintenant le concept de guerre mondiale contre le terrorisme" de son prédécesseur George W. Bush pour "mépriser les droits de l'homme et réinterpréter la Constitution", écrit Suzanne Nossel, directrice d'Amnesty USA. 

David Namias