Liban: après des mois de guerre avec Israël, que reste-t-il du Hezbollah?

Trois jours après le cessez-le-feu avec Israël, signé dans la soirée du mardi 26 novembre, et un peu plus de deux mois après le début des bombardements israéliens que reste-t-il du Hezbollah?
Depuis le 8 octobre 2023, le mouvement islamiste a ouvert un second front afin de soutenir son allié palestinien, le Hamas, en conflit ouvert avec Israël après les massacres du 7 octobre. À compter du 23 septembre, Tsahal a intensifié ses bombardements sur le Liban et particulièrement sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Le 30 septembre, Israël a débuté une opération terrestre dans le sud du Liban afin de repousser le mouvement islamiste de sa frontière.
Près de 100.000 logements à reconstruire au Liban
Près de deux mois plus tard, le Hezbollah est particulièrement affaibli. Certains dirigeants du mouvement islamiste évoquent le chiffre de 4.000 membres de l'organisation tués dans les combats ces derniers mois. Parmi les victimes des frappes israéliennes figurent de nombreux hauts responsables dont Hassan Nasrallah, le chef de l'organisation soutenue par l'Iran. De son côté, l'armée israélienne affirme avoir détruit de nombreux tunnels et caches d'armes.
"Le Hezbollah est extrêmement affaibli par l'opération israélienne mais il n'a pas disparu. On estime à 70% environ l'amoindrissement des capacités militaires du Hezbollah", juge David Rigoulet-Roze, rédacteur en chef de la revue Orients Stratégiques.
L'explosion des bipeurs puis des talkies walkies appartenant au Hezbollah mi-septembre a aussi marqué les esprits, en plus de blesser de centaines de membres du mouvement. "On passe à une autre ère notamment avec un renouvellement probablement générationnel. Il faut avoir à l'esprit que le Hezbollah est un parti libanais (...) Ce n'est pas un corps étranger, il demeure une composante de la société libanaise", rappelle David Rigoulet-Roze.
Au Liban, les dégâts sont considérables. Près de 100.000 logements sont à reconstruire pour un montant estimé à 2,6 milliards d'euros selon la Banque mondiale.
"Tout comme sa communauté a été loyale, nous, la résistance, resterons loyaux envers elle. Nous reconstruirons les banlieues sud, nous reconstruirons tout ce qui a été détruit au Liban, nous nous efforcerons d'abriter les familles qui ont perdu leur maison", a promis Mahmoud Qomati, le chef adjoint du conseil politique du Hezbollah.
Tout cela n'a pas empêché le mouvement soutenu par Téhéran à "proclamer" sa victoire face à Israël ce mercredi, affirmant que les forces israéliennes ont échoué dans leurs "tentatives (...) d'occuper et de s'installer dans des villes".