L'Arabie Saoudite dément toute normalisation avec Israël sans création d'un État palestinien

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan au sommet conjoint des dirigeants de l'Organisation de la coopération islamique et de la Ligue arabe à Riyad, le 11 novembre 2024. - Fayez Nureldine
L'Arabie saoudite écarte toute normalisation avec Israël sans la création d'un Etat palestinien, a indiqué mercredi 5 février la diplomatie saoudienne, peu après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit penser qu'un accord allait "se faire".
"L'Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n'établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela", a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères sur X.
"Je pense qu'une paix entre Israël et l'Arabie saoudite n'est pas seulement faisable, je pense qu'elle va se faire", avait pourtant expliqué Benjamin Netanyahu quelques heures plus tôt, lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche avec le président américain Donald Trump.
Négociations suspendues
Israël est entré en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza après l'attaque meurtrière sans précédent de ce dernier sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Seize mois de conflit ont dévasté le petit territoire. Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier.
Donald Trump, comme son prédécesseur démocrate Joe Biden, a poussé pour l'établissement de relations diplomatiques entre Ryad et Israël. Mais l'Arabie saoudite a suspendu les discussions rapidement après le début de la guerre à Gaza et haussé le ton au fil des hostilités.
Le gouvernement Netanyahu reste opposé à la "solution à deux Etats", un projet de règlement du long conflit israélo-palestinien prévoyant la création d'un État palestinien.
En 2020, la première administration Trump avait joué le rôle de médiatrice dans les accords d'établissement de relations diplomatiques d'Israël avec les Emirats arabes unis, le Maroc et Bahreïn.
Ces avancées avaient alors suscité des espoirs pour une normalisation avec l'Arabie saoudite, qui ne reconnaît pas Israël mais négocie un rapprochement avec lui depuis 2020, en échange d'un pacte de défense avec les Etats-Unis et d'une aide américaine pour son programme nucléaire civil.