Guerre Israël-Hamas: Tsahal ordonne de nouvelles évacuations dans le sud de Gaza

Des familles palestiniennes dans la rue après avoir évacué leurs maisons dans la bande de Gaza à la suite de violents bombardements israéliens, le 13 mai 2021 - MOHAMMED ABED © 2019 AFP
Israël a ordonné de nouvelles évacuations dans la plus grande ville du sud de Gaza, pendant que les efforts se poursuivent ce jeudi 21 décembre pour obtenir une trêve dans le territoire où le bilan atteint désormais les 20.000 morts selon le Hamas.
L'armée israélienne a ordonné mercredi sur les réseaux sociaux l'"évacuation immédiate" d'une zone "couvrant environ 20%" de la ville de Khan Younès, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
"L'ampleur des déplacements résultant de l'ordre d'évacuation n'est pas claire", relève l'Ocha.
Intensification des opérations dans la plus grande ville au sud de Gaza
La bande de Gaza est privée d'électricité par le blocus total exercé par Israël et beaucoup d'habitants n'ont plus que la radio et le bouche-à-oreille pour s'informer.
Selon l'Ocha, la zone à évacuer abritait plus de 111.000 habitants avant le début de l'offensive israélienne il y a deux mois, et compte désormais quelque 141.000 Palestiniens réfugiés dans 32 camps pour fuir les combats. Lundi, l'armée israélienne avait indiqué intensifier ses opérations à Khan Younès.
Israël a promis de détruire le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste sur son sol, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les derniers chiffres officiels israéliens.
Environ 250 personnes avaient en outre été prises en otage, dont 129 sont toujours détenues à Gaza, selon Israël.
Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes avaient fait 20.000 morts à Gaza depuis le début de la guerre, dont au moins 8.000 enfants et 6.200 femmes.
Discussions autour d'une nouvelle trêve
Des efforts diplomatiques ont actuellement lieu sur plusieurs fronts pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve et acheminer de l'aide humanitaire à Gaza.
Une première pause d'une semaine entre le 24 novembre et le 1er décembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.
D'un côté, le Hamas discute avec l'Egypte: le chef du mouvement palestinien, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu au Caire mercredi pour discuter d'une nouvelle "trêve provisoire d'une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes", a expliqué une source proche du Hamas à l'AFP.
Mais ces négociations n'ont pour l'instant livré aucun résultat, ont confié des sources proches du dossier à la BBC et au Wall Street Journal.
Selon une source du Jihad islamique, un autre mouvement islamiste qui combat au côté du Hamas et détient des otages, son chef Ziad al-Nakhala ira également au Caire au début de la semaine prochaine.
De l'autre côté, Israël entretient un dialogue avec le Qatar et les États-Unis pour tenter de parvenir à une trêve permettant une libération d'otages.
Des positions très éloignées
Les positions des deux camps restent toutefois encore très éloignées. Le Hamas exige un arrêt complet des combats comme préalable à toute négociation sur le sort des otages. Israël est ouvert à l'idée d'une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant "l'élimination" du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël.
La guerre "se poursuivra jusqu'à l'élimination du Hamas, jusqu'à la victoire. Ceux qui pensent que nous allons nous arrêter sont déconnectés de la réalité", a répété mercredi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d'Israël, a reconnu que le chemin avant de parvenir à une éventuelle trêve était encore long. "Nous n'attendons pas un accord à ce stade, mais nous maintenons la pression", a-t-il déclaré mercredi.