"Avec qui va-t-on négocier?": en Israël, l'inquiétude des proches des otages après l'assassinat de cadres du Hamas

"Un accord, maintenant!", scandent les manifestants rassemblés à Tel-Aviv ce jeudi 1er août. 300 jours que Bat-Sheva attend des nouvelles de son mari Ohad, l'un des deux derniers otages français retenus par le Hamas, depuis les attaques du 7 octobre.
Ces derniers jours, elle s'inquiète des tensions entre Israël et ses ennemis car, selon elle, c'est la possibilité d'un accord qui s'éloigne.
"La situation actuelle prend le pas sur le reste mais j'espère que notre présence aujourd'hui ramènera le sujet des otages sur la table. Leur libération n'est pas assez rapide. Elle aurait dû avoir lieu il y a très longtemps", regrette Bat-Sheva Yahalomi.
Le chef du Hamas tué
Dans cette manifestation, des dizaines de familles d'otages, certaines critiques vis-à-vis du gouvernement. Cette semaine, Israël a revendiqué avoir tué des cadres du Hamas et on lui impute également la mort du chef politique du groupe palestinien Ismaïl Haniyeh, ce mercredi en Iran.
Pour Idith Eden, amie d'un otage, le moment n'était pas bien choisi. "Je suis contente qu'ils aient éliminé ces leaders parce qu'ils ont fait du mal au monde mais je pense qu'ils auraient dû attendre quelques jours avant de le faire", lance-t-elle.
"S'il n'y a plus personne à qui parler au sein du Hamas, avec qui va-t-on négocier? C'est ma crainte", ajoute-t-elle.
"Finissons-en"
Le Qatar, principal médiateur de ces négociations de trêve, s'est également interrogé sur la possibilité même de pouvoir continuer à mener toute discussion après la mort d'Ismaïl Haniyeh.
"Les assassinats politiques et le fait que des civils continuent d'être pris pour cible à Gaza (...) nous amènent à nous demander comment une médiation peut réussir lorsqu'une partie assassine le négociateur de l'autre partie", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.
Également présent dans la manifestation à Tel-Aviv, Yoni Lévy, père de Naama Lévy, otage du Hamas, demande l'arrêt de "ces ripostes à droite à gauche". "Finissons-en, cela fait trop de temps que les otages ne sont pas là", affirme-t-il.
Malgré l'incertitude, ces proches continuent de se réunir sur cette place des otages pour réclamer un accord, même si certains Israéliens craignent que la libération des otages ne soit plus la priorité du gouvernement.