Israël-Palestine: l'espion Pollard et son rôle dans le processus de paix

Des manifestants récalment la libération de Jonathan Pollard, à Jerusalem, le 18 juin 2005 - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Jonathan Pollard, un espion emprisonné aux Etats-Unis pourrait devenir un pion majeur pour sauver le processus de paix. Selon des sources proches du dossier, sa libération, réclamée par Israël, est sur la table des négociations.
L'espion pourrait être relâché avant la Pâque juive, à la mi-avril, afin de faciliter de nouvelles libérations de prisonniers palestiniens par Israël.
Le Département d'Etat et la Maison Blanche n'ont rien confirmé, se bornant jusqu'à présent à répéter que Jonathan Pollard "a été reconnu coupable d'espionnage et purge sa peine". Selon l'administration pénitentiaire américaine, l'espion peut demander une libération conditionnelle à partir de novembre 2015.
Une icône pour la droite nationaliste israélienne
Jonathan Pollard, condamné en 1987 à la prison à perpétuité par la justice américaine pour espionnage au profit d'Israël est devenu une icône pour la droite nationaliste au pouvoir dans l'Etat hébreu, et une grande partie de la société israélienne a embrassé sa cause.
Ancien expert de la marine américaine, âgé aujourd'hui de 59 ans, Jonathan Pollard a transmis à Israël des milliers de documents secrets sur les activités du renseignement américain dans le monde arabe. Il avait été refoulé de l'ambassade d'Israël à Washington juste avant son arrestation en 1985, mais il a obtenu la nationalité israélienne 10 ans plus tard, et en 1998, il a été officiellement reconnu par l'Etat hébreu comme un agent israélien.
Ce dossier entache depuis bientôt 20 ans les relations israélo-américaines. Selon des documents de la CIA déclassifiés en 2012, Israël cherchait à obtenir des informations sur différents programmes nucléaires arabes et pakistanais. Ses informations auraient aussi aidé Israël à bombarder en 1985 le QG de l'Organisation de Libération de la Palestine, alors exilée en Tunisie, et à assassiner le numéro deux de l'OLP, Abou Jihad, à Tunis en 1988.
Plusieurs pièces de théâtre et films ont été consacrés à cette affaire, notamment le film français Les Patriotes (1994).