Téhéran accuse les Européens de ne pas avoir respecté l'accord sur le nucléaire iranien de 2015

Photo d'une centrale nucléaire à Bouchehr, en Iran - Atta Kenare - AFP
L'Iran tient les pays européens pour responsables de l'échec de l'accord de 2015 sur le nucléaire et les accuse de ne pas avoir tenu leurs engagements, a indiqué ce lundi 21 juillet le porte-parole de la diplomatie, avant des pourparlers vendredi 25 juillet à Istanbul avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
"Les parties européennes ont été fautives et négligentes dans la mise en œuvre" de l'accord sur le nucléaire, a déclaré le porte-parole de la diplomatie, Esmaïl Baghaï.
Un texte visant à limiter le programme iranien
L'accord de Vienne a été signé en 2015 dans le but de contrôler le programme nucléaire iranien. Dans cet accord, l'Union européenne et les États-Unis se sont engagés à lever progressivement les principales sanctions de l'ONU contre l'Iran si le pays acceptait de limiter son programme pendant au moins une décennie.
Mais les États-Unis se sont retirés unilatéralement en 2018 de cet accord longuement négocié et ont réimposé des sanctions lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021).
Les pays européens avaient assuré leur attachement au texte. Le dispositif initialement envisagé pour compenser le retour des sanctions américaines a cependant peiné à se concrétiser et nombre d'entreprises occidentales ont été contraintes de quitter l'Iran, confronté à une inflation galopante et une crise économique.
Menaces de rétablir les sanctions
Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran est l'unique pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord international conclu en 2015. Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%, d'après l'AIEA.
Paris, Londres et Berlin menacent ces dernières semaines de rétablir les sanctions onusiennes contre l'Iran, comme le permet une clause de l'accord, accusant Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire.
Recourir à ce mécanisme "est dénué de sens, injustifiable et immoral", a estimé Esmaïl Baghaï lors d'une conférence de presse hebdomadaire, arguant que l'Iran avait pris ses distances avec l'accord en représailles aux manquements des Occidentaux.
"La réduction des engagements de l'Iran a été effectuée conformément aux dispositions" prévues par le texte, a assuré le porte-parole de la diplomatie.