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Nucléaire: l'Iran se dit prêt à coopérer avec l'AIEA sous "une nouvelle forme"

Le site nucléaire de Fordo, en Iran, le 19 juin 2025, avant les frappes américaines.

Le site nucléaire de Fordo, en Iran, le 19 juin 2025, avant les frappes américaines. - Satellite image ©2025 Maxar Technologies

L'Iran a réaffirmé ce samedi 12 juillet son attachement à une solution diplomatique pour régler les différends liés à son programme nucléaire.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a déclaré ce samedi 12 juillet que la coopération entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) allait prendre "une nouvelle forme", moins de trois semaines après des frappes israéliennes et américaines sur des installations nucléaires iraniennes.

Israël a affirmé avoir lancé cette attaque pour empêcher son ennemi de se doter de la bombe atomique. Téhéran a toujours réfuté avoir de telles ambitions.

"Notre coopération avec l'Agence ne s'est pas interrompue mais elle prendra une nouvelle forme", a dit Abbas Araghchi devant des diplomates étrangers à Téhéran, sans en préciser les contours.

L'Iran, qui tient en partie responsable l'AIEA des frappes israéliennes et américaines en juin contre ses installations nucléaires, a officiellement suspendu début juillet toute coopération avec le gendarme onusien du nucléaire, après un vote au Parlement quelques jours plus tôt.

"Conformément à cette loi, toute notre coopération avec l'Agence sera désormais gérée par le Conseil suprême de sécurité nationale" iranien, a-t-il ajouté.

"Confiance par la diplomatie"

L'Iran "reste disposé à instaurer une confiance par la diplomatie mais, avant cela, nos homologues doivent nous convaincre qu'ils souhaitent la diplomatie et non (que cette dernière ne) serve à masquer d'autres objectifs", a-t-il ajouté.

Les États-Unis ont qualifié début juillet d'"inacceptable" la décision de l'Iran de suspendre sa coopération avec l'AIEA.

Après le déclenchement de la guerre entre Israël et l'Iran, des négociations entre Téhéran et Washington engagées depuis avril pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions économiques contre l'Iran ont été suspendues.

Ce samedi, l'Iran a fait savoir qu'il allait étudier les détails en vue d'une éventuelle reprise de ces négociations.

Fin juin, Emmanuel Macron avait indiqué que "le pire scénario" serait une "sortie du traité de non-prolifération de l'Iran". En signant ce traité en 1970, et en ne le dénonçant pas depuis la révolution islamique de 1979, Téhéran s'est engagé à ne pas se doter de l'arme nucléaire.

Jusqu'à l'attaque israélienne du 13 juin dernier, l'AIEA contrôlait sur place le respect de ces engagements. Son directeur général, Rafael Grossi, avait par exemple visité le site de Fordo, frappé par l'armée américaine.

Selon l'AIEA, l'Iran est l'unique pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord international conclu en 2015 avec les grandes puissances, dont les États-Unis se sont retirés en 2018, lors du premier mandat de Donald Trump. Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%.

P.L avec AFP