Nucléaire: l'Iran suspend officiellement sa coopération avec l'AIEA

Le logo de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à son siège à Vienne, le 1er mars 2021 - JOE KLAMAR © 2019 AFP
L'Iran a officiellement suspendu mercredi 2 juillet sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), après avoir multiplié les accusations à son encontre depuis la récente guerre avec Israël.
Le 25 juin, au lendemain du cessez-le-feu qui a mis fin à 12 jours de guerre, le Parlement iranien avait voté massivement un projet de loi qui suspend la coopération entre la République islamique et cette agence de l'ONU.
La loi a ensuite été approuvée par le Conseil des Gardiens, l'organe chargé d'examiner la législation en Iran, avant d'être ratifiée par le président iranien, Massoud Pezeshkian, et d'entrer ainsi en vigueur.
Massoud Pezeshkian "a promulgué la loi suspendant la coopération" avec l'AIEA, a annoncé mercredi la télévision publique.
Une demande de visite des sites nucléaires rejetée
Des responsables iraniens avaient vivement dénoncé ce qu'ils appellent le "silence" de l'AIEA face aux bombardements israéliens et américains sur les sites nucléaires de l'Iran.
Téhéran avait aussi critiqué l'agence pour une résolution adoptée le 12 juin, à la veille des premières frappes israéliennes, qui accusait l'Iran de non respect de ses obligations dans le domaine nucléaire. Des responsables iraniens avaient affirmé que cette résolution était l'une des "excuses" pour l'attaque israélienne.
L'Iran a en outre rejeté une demande du directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, de visiter ses installations nucléaires bombardées pendant la guerre, afin de pouvoir établir ce qu'il est advenu du stock d'uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d'une bombe atomique dont dispose l'Iran.
Des "intentions malveillantes"
Fin juin, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait dénoncé les "intentions malveillantes" de Rafael Grossi.
Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, une ambition maintes fois démentie par Téhéran, Israël avait lancé le 13 juin des frappes sur les installations nucléaires et militaires iraniennes, qui ont entraîné la mort de hauts gradés et de scientifiques développant le programme nucléaire.
Le président américain, Donald Trump, avait envoyé dans la nuit du 21 et 22 juin des bombardiers frapper le site souterrain d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz, dans le centre de l'Iran.