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Iran

Nucléaire iranien: pourquoi les négociations bloquent encore

Laurent Fabius, John Kerry, Sergeï Lavrov et Federica Mogherini, avec les autres diplomates en charge des négociations à Vienne.

Laurent Fabius, John Kerry, Sergeï Lavrov et Federica Mogherini, avec les autres diplomates en charge des négociations à Vienne. - JOE KLAMAR-AFP

Mardi, les négociations sur le programme nucléaire iranien ont été prolongées au-delà de leur date butoir pour la deuxième fois depuis le 30 juin dernier. L'incertitude reste complète sur les points les plus importants.

Les prochaines 48 heures seront cruciales pour l'Iran. Les négociations en cours à Vienne sur son programme nucléaire, qui devaient prendre fin mardi, ont été prolongées jusqu'au 10 juillet prochain. C'est la deuxième fois en quelques jours que les tractations sont reconduites au-delà de leur date butoir, signe que la république islamique et les pays du "P5+1" (Etats-Unis, France, Russie, Royaume-Uni, Chine, Allemagne), veulent enfin aboutir à cet accord historique qui se fait attendre depuis novembre 2013. L'objectif: encadrer le plus strictement possible le développement du programme nucléaire civil iranien, en échange de la levée réversible des sanctions économiques qui brident l'économie du pays. 

> L'embargo sur les armes, principal point de blocage

Selon le ministre des affaires étrangères russe, Sergeï Lavrov, la levée de l’embargo sur les armes frappant l’Iran demeure un "problème majeur" dans la négociation. L'Iran souhaite que cette sanction, mise en place par l'ONU en 2010, soit abandonnée dès la signature d'un accord. Or il est impensable pour les puissances occidentales d'accéder à cette demande. Elles enverraient un message politique désastreux à leurs alliés sunnites de la région, mais aussi à Israël, qui s'inquiètent de l'ambition régionale de Téhéran, et de son implication dans les conflits en Syrie, en Irak et au Yémen.

> La "possible dimension militaire" du programme

Un autre point de blocage concerne la "PMD", la possible dimension militaire du programme nucléaire iranien. La communauté internationale réclame des éclaircissements sur les recherches passées de l'Iran, qui est soupçonné d'avoir mené un programme clandestin au moins jusqu'en 2003. L'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), agence onusienne, veut avoir accès aux sites, documents et scientifiques soupçonnés d'être impliqués dans ces recherches.

> Le rythme de levée des sanctions n'est toujours pas réglé

Au coeur du processus de négociation, le rythme de levée des sanctions pose toujours problème. L'Iran souhaite une levée conséquente et immédiate des sanctions. De son côté le "P5+1" insiste pour que la levée se fasse progressivement, et de manière réversible, au cas où l'Iran ne respectait pas ses engagements.

S. Ac.