Iran: pour l'avocate de Cécile Kohler, son inculpation et celle de Jacques Paris "vise à les torturer psychologiquement"

Cécile Kohler et Jacques Paris en danger de mort. Les deux Français, détenus en Iran depuis plus de trois ans, ont été inculpés ce mercredi de trois chefs d'accusation: "espionnage pour le Mossad", le service de renseignement extérieur israélien, "complot pour renverser le régime" et "corruption sur terre".
Des faits pour lesquels les deux Français risquent la peine de mort selon la soeur de Cécile Kohler, "une épée de Damoclès" d'après Chirinne Ardakani, avocate de la famille de Cécile Kohler et membre du collectif "Iran Justice". "Ça vise à les terroriser et les torturer psychologiquement et, par ricochets, mettre la pression sur leurs proches", analyse-t-elle sur BFMTV ce jeudi 3 juillet.
La France exige leur "libération immédiate"
Ces inculpations sont une "nouveauté préoccupante" qui vient s'ajouter à des conditions de détention maintes fois dénoncées par les autorités françaises. "Le 1er juillet, Cécile et Jacques ont pu rencontrer le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Téhéran", rappelle Chirinne Ardakani, avocate de la famille de Cécile Kohler et membre du collectif "Iran Justice".
Cette entrevue de 35 minutes a été "un soulagement pour les familles" qui étaient "sans signe de vie de Cécile et Jacques après les bombardements" menés par Israël. L'État hébreu a frappé la prison d'Evin à Téhéran, où de nombreux Occidentaux.
La rencontre s'est déroulée sous la surveillance des autorités locales dans une prison au sud de Téhéran. "Est-ce que Cécile et Jacques sont détenus ici? Rien n'est moins sûr, parce que cela n'a pas été confirmé par les autorités iraniennes", déplore Chirinne Ardakani qui précise qu'"eux-mêmes sont incapables de dire où ils sont détenus".
"C'est un problème car la République islamique d'Iran continue de semer le trouble sur un élément essentiel: c'est le fait de savoir où se trouvent nos ressortissants français", pointe-t-elle du doigt.
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exigé ce jeudi "la libération immédiate" de Cécile Kohler et Jacques Paris. "Si les chefs d'accusation qui ont été évoqués étaient confirmés, nous les considérerions comme totalement injustifiés et infondés", a déclaré le ministre, qui réitère les menaces de nouvelles sanctions contre Téhéran. "La question de décisions éventuelles sur des sanctions sera conditionnée au règlement de ce problème, de ce différend majeur", a menacé Jean-Noël Barrot.
Cécile Kohler, professeure de lettres de 40 ans originaire de l'est de la France et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran.