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Afghanistan

Avant Francis Collomp, d'autres ex-otages se sont évadés

Jean-Jacques Le Garrec, en 2000, juste après avoir échappé à ses ravisseurs phillipins.

Jean-Jacques Le Garrec, en 2000, juste après avoir échappé à ses ravisseurs phillipins. - -

Pierre Borghi, échappé des Talibans en avril dernier, et Jean-Jacques Le Garrec, ex-otage aux Philippines en 2000, racontent ce qui les a poussé à s'évader au péril de leur vie, comme ce que vient de traverser Francis Collomp au Nigeria.

Dimanche, la nouvelle de l'incroyable évasion de Francis Collomp au Nigeria est tombée: l'homme, âgé de 63 ans, a réussi à échapper à l'attention de ses geôliers qui le retenaient captif depuis onze mois. Il n'est pas le premier s'en sortir ainsi: au printemps dernier, Pierre Borghi, 29 ans, otage en Afghanistan, était parvenu à s'enfuir.

Ce jeune photographe originaire de l'Isère était détenu depuis près de quatre mois par les Talibans, dans les montagnes afghanes, quand ses ravisseurs l'avaient averti qu'ils allaient le tuer. La décision de s'évader s'était alors imposée.

"Ca avait été un calcul entre une menace d'exécution prochaine, et la possibilité de l'évasion à laquelle je réflechissais depuis longtemps", se souvient l'ex-otage, interrogé par BFMTV. "Après, oui on est littéralement en terrain hostile, on ne sait pas sur qui on va tomber. Ce n'est pas une situation où on a le droit à l'erreur. Une fois qu'on a fait le mur, il n'y a pas de retour possible. Il faut avoir un peu de chance..."

"On est déjà du côté de la mort"

En 2000, Jean-Jacques Le Garrec, grand reporter pour France 2 et retenu en otage sur l'île de Jolo aux Philippines avec son confrère Roland Madura par des rebelles islamistes, avait fini par prendre la même décision, lors d'un assaut: s'échapper, quoi qu'il advienne.

Selon lui, à ce moment-là, "c'est une forme de suicide à l'envers, on est vraiment au bout du tunnel, on est déjà du côté de la mort. Il n'y a plus beaucoup d'espoir", raconte l'ex-otage sur BFMTV. "Pour Francis, après un an et des conditions de détention certainement très difficiles, il a apparemment calculé son geste, puisqu'il savait combien de temps durait la prière des geôliers. Il faut du courage."

Une bravoure "exceptionnelle" saluée en personne par le président François Hollande, mais qui a rappelé que "cette nouvelle tant attendue ne nous fait pas oublier que sept de nos compatriotes sont encore retenus en otage en Syrie, au Mali et au Nigeria. La France continuera inlassablement à travailler pour leur liberté."

Alexandra Gonzalez (vidéo: A. Delpierre)