Les heures de vol de Trump et ses ministres coûtent très cher au contribuable américain

Donald Trump - BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
Durant sa campagne, Donald Trump avait juré, dans un fameux slogan, d'"assécher le marais", comprendre: de mettre fin aux compromissions au sein de l'élite, coûteuses pour les Américains. Mais ce sont finalement les Américains qui risquent de se retrouver à sec.
Selon le Washington Post, les inspecteurs généraux, chargés de vérifier la régularité des dépenses publiques, ont lancé au moins cinq enquêtes pour faire le point sur les voyages en avion des cadres de l'administration américaine. Scott Pruitt, qui dirige l'Agence pour la protection de l'environnement américaine, fait partie des personnalités citées. Mais il est loin d'être le seul.
Vols militaires, jets privés plutôt que lignes commerciales
Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor, a été le premier à créer la controverse en voyageant avec sa femme jusqu'au Kentucky pour y voir l'éclipse en août dernier. Ce trajet, effectué à bord d'un Air Force Gulf Stream pour près de 27.000 dollars, a déplu. Ses déplacements ont déjà coûté 800.000 dollars en vols militaires, sans que puisse se justifier un vol militaire pour un responsable n'ayant que peu à voir avec l'armée.
Ryan Zinke, secrétaire à l'Intérieur, est pour sa part critiqué pour s'être déplacé à plusieurs reprises en avion tous frais payés avec son épouse, qui s'occupe d'une campagne du Parti républicain dans le Montana, vers des opérations de levées de fonds et aux domiciles de donateurs. C'est le mélange des genres que reproche la presse américaine à ces périples car les rendez-vous officiels s'y confondent avec des événements politiques partisans, des vacances, des loisirs, un embrouillamini d'autant plus dérangeant que des coupes budgétaires ont été pratiquées dans la fonction publique, qui subit aussi des non-remplacements de postes. En dehors des vols militaires, en principe soumis à de fortes restrictions, il est également reproché aux figures de l'administration Trump de préférer encore les vols privés aux vols commerciaux.
La responsabilité de Trump
D'après Noah Bookbinder, directeur de la fondation "Citoyens pour la responsabilité et l'éthique à Washington", les fréquents allers-retours de Donald Trump vers sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, ont contribué à enseigner un mauvais réflexe à ses subordonnés: "Quand le président visite ses résidences privées tous les week-ends aux frais du contribuable, il n'est pas étonnant que les membres du Cabinet utilisent des jets privés pour se rendre à des rendez-vous ordinaires."
Tom Price, au nom prédestiné, était secrétaire à la Santé jusqu'à il y a quelques jours et sa démission à cause du coût dispendieux de ses voyages, jusqu'à 500.000 dollars entre février et fin septembre. Il a toutefois annoncé son intention d'en rembourser 51.887, une somme correspondant à ses places en avion. En effet, indépendamment des personnalités politiques, les finances américaines payent aussi les mesures de sécurité entourant ces trajets, les éventuels invités, entourages, etc.
D'autres tirent quand même leur épingle du jeu. Le Washington Post donne un bon point au secrétaire au Commerce, le milliardaire Wilbur Ross qui, outre avoir privilégié les vols commerciaux pour honorer des missions à l'étranger, a même payé de sa poche pour certains vols domestiques.