Le principal groupe jihadiste égyptien prête allégeance à Daesh

Depuis la chute de Mohamed Borsi, les jihadistes d'Ansar Beït al-Maqdess ont perpétué plusieurs attentats en Egypte, dans le Sinaï, comme ici en octobre 2013 où une attaque a visé le quartier général de la police à al-Tur. - Mohamed el-Shahed - AFP
"Nous annonçons prêter allégeance au calife Ibrahim Ibn Awad... pour écouter et obéir". C'est dans un enregistrement audio que le principal groupe jihadiste égyptien a annoncé lundi se rallier à l'Etat islamique (Daesh) et à son chef Abou Bakr al-Baghdadi. Une allégeance qui intervient alors que la confusion règne sur le sort de ce dernier depuis que les Etats-Unis ont mené des raids aériens dans lesquels il aurait pu être blessé ou tué.
Les jihadistes égyptiens, Ansar Beït al-Maqdess, littéralement "Les partisans de Jérusalem", affirment agir en représailles à la répression sanglante qui se serait abattue sur les islamistes dans leur pays après la destitution en 2013 de leur Président Mohammed Morsi.
Attentats meurtriers dans le Sinaï
Depuis ce changement de régime, le groupe de jihadistes égyptiens opèrent principalement dans le Sinaï, à la frontière avec Israël. Il a multiplié les attentats meurtriers contre les forces de l'ordre.
Cette décision d'allégeance permet ainsi à l'Etat islamique de renforcer son pouvoir dans des zones où il n'était pas encore implanté au-delà de l'Irak et de la Syrie où le chef Baghdadi a proclamé un "califat" sur les vastes territoires contrôlés par les jihadistes.
Al-Qaïda détrôné
Plus largement, l'annonce de Ansar Beït al-Maqdess de s'allier à Daesh change les rapports de force entre les groupes terroristes. Pour le spécialiste de l'islam radical Jean-Pierre Filiu, il ne fait pas de doute que "Daesh a définitivement détrôné Al-Qaïda comme référence ultime du jihad global à vocation planétaire".
Jusqu'à aujourd'hui, Ansar Beït al-Maqdess avait dit s'inspirer d'Al-Qaïda tout en annonçant récemment qu'il "soutenait" Daesh. Toutefois, aucune des cinq principales franchises d'Al-Qaïda, en Afghanistan, Syrie, Somalie, Sahel et Yémen, n'a cependant encore reconnu l'autorité de Baghdadi à la tête de l'Etat islamique.