"La maison est complètement détruite": à Kiev, Kharkiv ou Marioupol, la vie des Ukrainiens sous les bombes

Des habitants qui fuient et se réfugient dans les souterrains, des appartements méconnaissables sous les gravats, des blessés perdus au milieu des débris: c'est à cette nouvelle réalité que doivent faire face les Ukrainiens depuis jeudi, alors que le président russe Vladimir Poutine a décidé de lancer une offensive militaire contre l'Ukraine.
Réveillé par les bombes
Une vie sous les bombes, où les habitants sont réveillés au bruit des explosions et des sirènes d'alarme. Jeudi, au premier jour de l'invasion russe, une jeune habitante de Kharkiv expliquait sur BFMTV avoir été sortie de son sommeil par le bruit des explosions. "Aujourd'hui, j'ai eu le pire réveil de ma vie", racontait-elle.
Mikhaïl Scherbakov, résidant également à Kharkiv, est revenu sur les premiers bombardements russes de jeudi.
"Le bombardement a commencé à 5h du matin. J'ai entendu du bruit et je me suis réveillé. J'ai réalisé que le bruit ressemblait à des tirs d'artillerie. Et là, j'ai entendu une explosion derrière, dans mon dos. Quelque chose a explosé à proximité, et a brisé des vitres", témoigne-t-il.
Le cliché d'une femme, le visage balafré et ensanglanté, couverte de bandages, a déjà fait le tour des réseaux sociaux. Devant une caméra, cette habitante de Tchouhouïv, ville située au sud de Kharkiv, remercie son "ange gardien".
"La maison est complètement détruite. Il n'y a plus de fenêtre, une porte s'est envolée. Même le plancher a été arraché. J'ai beaucoup de chance, je dois avoir un ange gardien très fort pour être encore en vie", estime-t-elle.
Se réfugier dans le métro
Dans les grandes villes munies d'un système de métro, les habitants ont reçu pour consigne de venir s'y réfugier en cas de bombardements. À Kiev comme à Kharkiv, des Ukrainiens ont partagé sur les réseaux sociaux des vidéos où ils se montrent entassés dans les couloirs souterrains. Certains y ont passé la nuit, accompagnés de leur animal de compagnie.
Le métro de Kiev est notamment connu pour sa profondeur. Certaines stations se trouvent à plus de 100 mètres sous terre, constituant un abri efficace contre les bombardements.
Rencontrée dans le métro, une jeune femme explique: "Nous voulons vivre en paix, aller travailler, fonder nos familles, développer notre pays. Je veux juste un ciel paisible au-dessus de nos têtes, au lieu de nous cacher comme des rats dans des trous sans savoir à quoi s'attendre"
L'exode
Pour d'autres, ces bombardements ne laissent d'autre choix que celui de l'exode. En témoignent les embouteillages monstres qui se sont formés aux alentours de Kiev, direction l'Ouest, mais également à la frontière slovaque. Selon l'ONU, plus de 100.000 personnes auraient déjà quitté leur foyer en Ukraine. Les autorités polonaises attendent jusqu'à 1 million de réfugiés.
À l'image de ce jeune couple, qui a traversé jeudi la frontière polonaise.
"Je me soucie de l'Ukraine, je suis Ukrainienne. Je me soucie du patrimoine ukrainien, des Ukrainiens. Je constate que ce qui arrive au pays est simplement dévastateur", témoigne-t-elle, bouleversée.
Ce vendredi, l'armée russe a lancé une nouvelle salve de missiles sur Kiev, comme l'a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères.