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Halyna Kozarchenko, la maire résistante au nord de Kiev "prête à mourir pour ses habitants"

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La maire de Fenevychi, petite ville à quelques kilomètres de la capitale ukrainienne, a protégé ses administrés au début de la guerre, pendant plus d'un mois d'occupation russe.

Le 24 février dernier, la maire de Fenevychi, petite ville de l’oblast de Kiev, est réveillée par un appel qui ressemble à un cauchemar: "Les Russes sont là." Loin de se laisser abattre par la situation, Halyna Kozarchenko décide de résister pendant toute la durée de l’occupation russe qui prendra fin le 1er avril.

Pour protéger le millier d'habitants de sa ville, Halyna a dû négocier sans relâche avec les soldats. Pendant les 39 jours d’occupation, elle s’improvise cheffe de guerre avec une arme redoutable: sa bicyclette.

"C’est le moyen de transport que j’ai utilisé pour patrouiller dans toutes les rues de mon village", explique-t-elle.

Elle raconte même s'être opposée pendant l'occupation à un groupe de jeunes soldats russes qui cherchaient de la vodka et des femmes.

"On ne doit pas perdre la foi"

Durant les longues semaines de présence russe, Halyna Kozarchenko a demandé à ses administrés de se faire discrets. Et malgré l'omniprésence des soldats ennemis, le drapeau ukrainien a flotté tous les jours sur le toit de la mairie.

"Il a survécu pendant toute la période de l’occupation russe. C’est un dur à cuire, il est aussi solide que moi", lance-t-elle. "Quand les habitants sortaient le matin et qu’ils voyaient le drapeau flotter au-dessus de la mairie, ils se disaient: 'Ok Halyna est au poste, tout va bien'".

"On est très fiers, c’est comme notre maman. Elle était toujours avec nous, on restait en contact, on s’entraidait. On se tenait au courant", raconte Yulia, qui vit à Fenevychi.

"Je serais prête à mourir pour mes habitants", lance l'édile.

Même si Halyna a fait son maximum pour tenir à distance les Russes, elle admet avoir eu des moments de découragement. "Au moment où j’ai eu le plus peur, j’ai beaucoup crié et pleuré. Je me suis regardé dans un miroir et je me suis dit: 'tu es forte, tu en es capable, on ne doit pas perdre la foi'", explique-t-elle au micro de BFMTV.

Anne-Laure Banse et Hugo Dorsemaine