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Grèce: le chef de la droite grecque chargé de former un nouveau gouvernement

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Mission impossible pour Vangelis Meimarakis, leader du parti de droite Nouvelle Démocratie. Il a trois jours pour former un nouveau gouvernement après la démission d'Alexis Tsipras, annoncée jeudi soir.

Le nuits de Vangelis Meimarakis vont être courtes. Le chef de file de Nouvelle Démocratie, parti de droite, a été chargé par le Président grec Prokopis Pavlopoulos de former un nouveau gouvernement en trois petits jours pour pallier la défection d'Alexis Tsipras, qui a annoncé sa démission jeudi 20 août. Problème: le parlement grec est depuis janvier 2015 ancré majoritairement à gauche. 

Composer avec une majorité de gauche

Depuis janvier 2015, le parlement grec est dominé par Syriza, parti d'extrême gauche, et ses 148 députés. Soutenue par 15 élus communistes, la gauche radicale dispose ainsi d'une majorité absolue à la Vouli, la chambre des députés. S'ajoutent également 13 députés du Pasok, le parti socialiste grec. Alors comment espérer former un gouvernement? La mission est pour le moins ardue, voire impossible. 

Avec ses 78 sièges, Nouvelle Démocratie ne peut espérer trouver une majorité au parlement. D'autant qu'à sa droite se trouve Aube Dorée et ses 17 députés néo-nazis. Une alliance avec l'extrême droite menacerait automatiquement l'équilibre du gouvernement, et serait surtout un mauvais signe envoyé au peuple grec qui avait voté massivement pour la gauche radicale au début de l'année 2015. Restent les Grecs indépendants d'ANEL, 13 députés de droite qui gouvernent... avec Syriza. 

Syriza se déchire après le départ de Tsipras

La donne était déjà complexe, mais elle se complique encore avec l'éclatement de Syriza. Vendredi matin, au moins 25 députés du parti de gauche radicale ont annoncé quitter le parti d'Alexis Tsipras pour former leur propre groupe parlementaire, nommé "Union populaire". Un groupe parlementaire radicalement opposé à l'accord passé avec les créanciers de la Grèce. Tous les députés d'Union populaire avait voté contre l'accord et seront menés par Panagiotis Lafazanis, 63 ans, ex-ministre de l'Environnement et de l'Energie de Tsipras. Il avait été limogé du gouvernement après avoir déclaré qu'Alexis Tsipras avait "trahi" la ligne de Syriza en cédant aux pressions du FMI et de l'Union Européenne. 

Si Vangelis Meimarakis parvient à former un nouveau gouvernement avant le 20 septembre, date annoncée des élections législatives anticipées, ces dernières ne se tiendront pas. La Constitution grecque prévoit en effet que la formation d'un nouveau gouvernement suspend de facto la tenue d'élections législatives anticipées. Il y a fort à parier qu'elles se tiendront bien le 20 septembre. 

Paul Aveline