Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky assure que Kiev est "prêt" à "tous formats de négociations" pour la paix

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Kiev le 28 mars 2025. - Genya SAVILOV
Volodymyr Zelensky a affirmé ce jeudi 8 mai après son appel téléphonique à son homologue américain Donald Trump que l'Ukraine était "prête" à mener "tous formats de négociations" avec Moscou pour trouver une issue au conflit déclenché par l'invasion russe.
"Mais pour que cela arrive, il faut que la Russie montre qu'elle veut sérieusement terminer la guerre, en commençant par un cessez-le-feu complet et sans conditions", a poursuivi le président ukrainien, dans un message publié sur les réseaux sociaux.
De son côté, Donald Trump a appelé sur son réseau Truth Social à un "cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours" en Ukraine. La Russie comme l'Ukraine "devront rendre des comptes" et "si le cessez-le-feu n'est pas respecté, les États-Unis et leurs partenaires imposeront d'autres sanctions", a menacé le président américain.
Un "nouveau chapitre" entre Kiev et Washington
Plus tôt jeudi, le Parlement ukrainien a ratifié l'accord sur les minerais, signé avec les États-Unis après des semaines de négociations houleuses et qui pourrait, selon Kiev, ouvrir la voie à une nouvelle aide militaire américaine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ce texte ouvrait d'ores et déjà un "nouveau chapitre" dans les relations entre Kiev et Washington.
"À l'heure actuelle, (l'accord) constitue une base solide pour la coopération en matière de sécurité et, à long terme, il offre à l'Ukraine et aux États-Unis l'occasion d'élargir une collaboration économique mutuellement bénéfique", a ajouté Volodymyr Zelensky, dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Ce document concerne l'extraction de minerais, de pétrole et de gaz, 57 types de ressources au total en Ukraine, qui fait face depuis plus de trois ans à l'invasion russe.
Selon des députés, 338 parlementaires ont voté en faveur de ce texte, le minimum requis étant de 226. Il ne comporte toutefois pas de garanties de sécurité pour Kiev, qui pourtant insistait sur cette condition.
"Cet accord offre la possibilité de bénéficier d'une nouvelle aide militaire (...) de la part de l'administration américaine", a assuré sur X la ministre de l'Économie Ioulia Svyrydenko, qualifiant le texte "d'historique".
"L'accord ne mentionne aucune dette"
L'administration de Donald Trump a annoncé son intention d'arrêter rapidement la guerre entre l'Ukraine et la Russie et ses relations se sont réchauffées spectaculairement avec Moscou, faisant craindre la fin du crucial soutien américain à Kiev.
L'accord bilatéral avait été signé fin avril après des semaines de tensions entre Kiev et Washington, qui avaient culminé lors d'une altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale à Washington fin février.
Contrairement à ce que voulait initialement Donald Trump, le document ne prévoit pas de comptabiliser comme dette de l'Ukraine envers les États-Unis l'aide américaine accordée par son prédécesseur Joe Biden depuis le début de l'invasion russe en 2022.
"L'accord ne mentionne aucune dette, mais uniquement les nouveaux investissements. Et il est très important que ces investissements soient réalisés en Ukraine", s'est félicité Loulia Svyrydenko sur X.
L'accord ne comporte pas de garanties de sécurité, mais offre "une occasion de faire pression sur la Russie, car cela montre que les États-Unis sont prêts à protéger leur partenariat et leurs intérêts. Ce ne sont pas seulement mes sentiments, ce sont les mots de la Maison Blanche", a-t-elle souligné.
Le texte prévoit en revanche que la nouvelle aide militaire américaine peut être comptabilisée comme contribution à un fonds d'investissement ukraino-américain, a rappelé la ministre.
Ce fonds pour la "reconstruction" de l'Ukraine, ravagée par plus de trois ans de guerre, sera financé et géré à parts égales par les deux parties.
La contribution ukrainienne sera, elle, constituée de 50% des redevances tirées de nouvelles licences délivrées pour l'exploitation de ressources naturelles, selon Kiev.