"Je le déteste un peu": les Ukrainiens font bloc après les propos de Trump contre Zelensky

Si de nombreux Ukrainiens admettent avoir des dissensions avec Volodymyr Zelensky, ceux-ci assurent rester unis derrière leur président et s'inquiètent de l'influence de la Russie dans la rhétorique du leader américain.

Un peuple uni derrière l'outrance de Donald Trump. Au lendemain des propos polémiques du président américain qui a qualifié ce mercredi 19 février son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de "dictateur sans élections", de nombreux habitants du pays sont choqués par cette sortie de l'homme fort de la Maison Blanche, qui multiplie les attaques contre le dirigent ukrainien.

"Est-ce que j'aimerais des élections? Bien entendu, mais après que la guerre soit terminée, pas seulement stoppée, on ne peut pas faire d’élections sans protection", déclare une habitante de Kiev à BFMTV, tandis qu'un second homme tient apporter son soutien à Zelensky malgré ses désaccords politiques.

"Je n'aime pas ces propos. Zelensky est mon président, je n'ai pas voté pour lui, mais j’accepte le choix de mon pays. C'est mon président, il a fait des choses bien et comme chaque humain a fait des erreurs."

Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l'Ukraine n'a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et que 20% du territoire est sous occupation russe.

"Très mauvais pressentiment"

Ces dernières sorties de Donald Trump, qui a également accusé l'Ukraine d'avoir débuté la guerre en février 2022, ont provoqué l'ire de nombreux Ukrainiens, qui auprès de BFMTV ont fait part de leur désarroi et de leurs déceptions. "J'ai un très mauvais pressentiment sur le futur de l’Ukraine après ce qu'on entend de Trump, je le déteste un peu", dit une Kiévienne.

"Je crains que Poutine n’en profite pour annexer plus de territoires de l’Ukraine", "je pense que ces propos font partie de la rhétorique du Kremlin. Ce n'est pas correct de dire ça", disent deux autres locaux, qui pointent l'influence de Moscou dans les dernières prises de parole de Trump.

Mercredi, Donald Trump a également ajouté que Moscou "a les cartes en main" dans le cadre des négociations qu'il souhaite mener avec le président russe Vladimir Poutine, qu'il pourrait rencontrer dans les semaines à venir.

Volodymyr Zelensky en personne avait répondu plus tôt mercredi à son homologue américain en jugeant que celui-ci vivait dans "un espace de désinformation russe."

"Comédien au succès modeste"

Et Donald Trump a continué mercredi ainsi la joute verbale sur Truth Social. "Réfléchissez-y, un comédien au succès modeste, Volodymyr Zelensky, a persuadé les États-Unis d'Amérique de dépenser 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée, qui n'aurait jamais dû commencer, mais une guerre qu'il, sans les États-Unis et 'TRUMP', ne pourra jamais régler", a-t-il déclaré.

L'Institut économique IfW Kiel chiffre l'aide américaine à l'Ukraine à 114,2 milliards de dollars depuis 2022. Donald Trump a aussi répété que le président ukrainien avait "admis" que la moitié de l'aide fournie par les États-Unis à Kiev avait disparu.

Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l'Ukraine n'a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et que 20% du territoire est sous occupation russe.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV