"Ils vont jusqu'à raconter des histoires sur une invasion de punaises de lit en France": Emmanuel Macron dénonce les ingérences russes en Europe qui déstabilisent la société

Des cyberattaques de la part de groupes de hackers russes, des drones venant paralyser les aéroports, des vidéos venant jeter de l'huile sur le feu sur les réseaux sociaux... La Russie mène, depuis l'invasion de l'Ukraine, une véritable guerre sur internet. Et ce, sans compter les faux sites internet opérés depuis le sol russe, se faisant passer pour des médias européens en reprenant leurs codes graphiques.
Une guerre décrite comme "hybride", qui ne consiste pas qu'à bombarder des soldats et des civils, mais aussi d'instiller le doute parmi les populations des nations alliées à ses ennemis - comme l'Ukraine.
"L'armée secrète russe se répand dans nos démocraties"
Une nouvelle donne qu'Emmanuel Macron dénonce dans un entretien accordé au média allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung: "On sous estime à quel point les Russes influencent notre opinion publique en diffusant des informations erronées, allant jusqu'à raconter des histoires sur une invasion de punaises de lit en France."
A l'automne 2023, les médias Français avaient largement relayé une explosion de l'infestation des punaises de lit, et des comptes opérés par la Russie avaient permis à cette information de devenir virale, comme l'avait confirmé Jean-Noël Barrot, ministre délégué à l'Europe.
"Nos sociétés sont vulnérables aux guerres de l'information. Nous sommes naïfs si nous ne reconnaissons pas que l'armée secrète russe se répand dans nos démocraties," abreuve le chef de l'Etat.
Pour Emmanuel Macron, c'est l'oeuvre de "petits guerriers anonymes que l'on appelle des bots numériques": "Ils manipulent la démocratie en France, en Allemagne et en Europe."
L'impact des comptes russes sur les élections
Des petits guerriers anonymes qui oeuvrent jusqu'à tenter de faire basculer des élections. En Roumanie, un candidat d'extrême droite, pro-russe, avait soudainement réussi à se hisser en tête des élections grâce à une campagne sur Tiktok financée par des proches du Kremlin. En Moldavie aussi, les élections avaient été rendues compliquées par des fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux et des attaques cyber sur les serveurs du gouvernement.
Malgré cela, la Russie n'a jusqu'ici pas réussi son coup: dans les deux cas, c'est le parti pro-européen qui est finalement arrivé en tête. Pour la Russie, il s'agit donc de s'immiscer dans le processus électoral afin de faire pencher la balance vers des dirigeants davantage volontaires pour intégrer ses idées plutôt que de rejoindre l'Europe.
Les réseaux sociaux sont devenus l'arme favorite de défense du pouvoir russe, alors qu'elle ne peut plus compter sur ses chaînes de diffusion comme RT et Spoutnik, interdite de diffusion en Europe depuis l'invasion de l'Ukraine. Ces deux médias sont financés et détenus par des proches de Vladimir Poutine.