"Il y a un nouveau blessé qui arrive": BFMTV avec des blessés du front trois ans après le début de la guerre en Ukraine

Trois ans plus tard, les combats font toujours rage. Alors qu'un sommet est organisé lundi 24 février à Kiev pour le troisième anniversaire de l'invasion russe et qu'Emmanuel Macron doit le même jour rencontrer Donald Trump afin de le dissuader de négocier exclusivement avec la Russie, les combats se poursuivent sur la ligne de front.
À une quinzaine de kilomètres du front du Donbass, les blessés affluent sans cesse en raison des nombreux bombardements et attaques de drones russes. Cette nuit-là, ce sont plusieurs soldats touchés par une attaque de drone qui sont pris en charge.
"Ma tête me fait mal, mes oreilles me font mal", explique Umnyi, un soldat ukrainien, tandis que Prihod a bien du mal à se remettre des derniers événements. "C'est la première fois qu'un drone entre à l’intérieur de notre abri, du moins pour moi", dit-il à notre caméra.
Contusions et éclats d'obus
Comme nous l'explique Ruda, qui gère du dispensaire et prend en charge les blessés, ces soldats ont eu de la chance. "Ils ont des contusions partout mais ça va vu ce qu'ils ont vécu", dit-elle, alors qu'une dizaine d'heures ont été nécessaires pour évacuer les blessés de la zone de combat.
"La plupart du temps on traite des contusions ou des éclats d'obus à cause de l’artillerie et des drones. Je dois y aller il y a un nouveau blessé qui arrive", précise-t-elle.
Quelques minutes plus tard, c'est un autre blessé qui arrive du front tandis que des tirs et bombardements se font entendre au loin et font sursauter les blessés pris en charge. "On s'est fait bombarder et on s'est retrouvés face à des soldats russes. On a dû courir pour s'enfuir", déclare-t-il, visiblement encore marqué.
Ce soldat, qui va passer une batterie d'examens ainsi qu'une radio afin de juger de la gravité de ses blessures, devrait de nouveau se retrouver sur la ligne de front dans les jours à venir si son état de santé le lui permet.
"Plus rien à perdre"
Sur le terrain, la situation reste extrêmement tendue pour les Ukrainiens alors que les combats font toujours rage. Si le président ukrainien accepte de céder à la Russie les régions qu'elle occupe actuellement, "les gars qui se battent maintenant pour notre terre (...) n'écouteront pas Zelensky et nous continuerons à pousser", prévient Oleksandre, commandant d'une unité d'assaut dans la 93ème brigade.
Beaucoup d'hommes ont déjà perdu "leur maison, leurs familles, leurs enfants" et n'ont "plus rien à perdre", juge le militaire ukrainien.
Dans une initiative lourde de sous-entendus, les Américains ont proposé à l'Assemblée générale de l'ONU un projet de résolution qui ne mentionne pas l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Et ce alors même que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé dimanche à une paix "juste" qui respecte cette "intégrité territoriale".